Le Copa-Cogeca (syndicats et coopératives agricoles de l'UE) vient de faire le point sur les vendanges dans l'UE. D’après ses estimations, la récolte en Europe s’élèverait à 144 millions d’hectolitres (Mhl) de vins, contre 160 Mhl habituellement. Pour le Français Thierry Coste, président du groupe en charge du vin du Copa-Cogeca, « un changement de main est en train de s’opérer sur le marché ».
Entre la sécheresse qui a impacté les vignobles méditerranéens (sud de la France, Espagne, Italie) et les mauvaises conditions climatiques qui ont provoqué des maladies et une floraison difficile dan la partie nord, l’Europe connaît une petite récolte. « Nos estimations font état de 144 Mhl, alors que d’habitude on est plutôt autour de 160 Mhl, explique Thierry Coste, président du groupe du vin au Copa-cogeca. Presque tous les pays sont touchés. Mais, en France et en Italie, c’est du jamais-vu depuis quarante, voire cinquante ans. »
Déjà, l’année 2011 avait été peu généreuse pour l’Espagne et l’Italie. Autant dire que les stocks sont globalement bas en Europe. Au niveau mondial, l’analyse est similaire. La Californie a rentré des vendanges en 2012 en progression, mais elles ne suffiront pas à approvisionner le marché américain en forte croissance.
Pour Thierry Coste, « le contexte actuel est à l’opposé de celui de 2004. Les prix vont forcément augmenter. Un changement de main s’opère sur le marché du vin. C’était déjà un peu le cas l’an passé, mais dans la tête de certains producteurs, le cap n’était pas facile à passer. Là, il va manquer 20 Mhl pour approvisionner le marché mondial des vins européens ». En clair, le rapport de force de entre producteurs et acheteurs devrait s’inverser à l’avantage des premiers.
Il reste que pour ce responsable professionnel, le marché va être difficile à organiser. « Il faudra rester mesuré sur les prix au consommateur pour éviter que celui-ci ne décroche, vu le contexte économique difficile », poursuit-il. Et de conclure : « La distribution va devoir jouer le jeu et accepter de baisser ses marges. »
Il reste toutefois une grosse inquiétude : la hausse des prix ne compensera pas la perte de récolte pour tous les producteurs. « Je suis inquiet pour certaines exploitations qui vont avoir du mal à passer 2013 », a ajouté Thierry Coste.
Article mis en ligne sur Lavigne-mag.fr