La Commission européenne semble en passe de remporter son pari: modifier dès la prochaine campagne le régime d’intervention pour le maïs. Le dernier compromis proposé lors du Comité spécial agriculture (CSA), le 15 mai, a levé la minorité de blocage qui avait jusque-là fait barrage aux scénariios concoctés par Bruxelles.
Le texte prévoit de limiter de façon dégressive sur trois ans l’accès du maïs aux stocks publics: le contingent serait de 1,2 million de tonnes pour la campagne 2007-2008, puis de 700.000 t en 2008-2009. Il serait ramené à zéro la troisième année. Pas question pour autant de parler d’abrogation: les autorités européennes s’engageraient à réactiver l’intervention si la situation du marché l’exige.
Avec ce compromis, la Commission est parvenue à contourner les critiques des Etats membres en exigeant purement et simplement la suppression de l’intervention pour le maïs comme celles des pays arc-boutés sur son maintien.
La copie de Bruxelles pourrait subir de légères modifications lors du prochain CSA, où elle devrait réunir la majorité qualifiée avant d’être officiellement soumise au Conseil des ministres, les 11 et 12 juin. Avec la disparition de la minorité de blocage, l’avis consultatif du Parlement européen attendu à la fin de mai sera probablement sans conséquence sur la décision finale.
L’avenir de l’intervention n’est cependant pas gravé dans le marbre, puisque le «bilan de santé» de la Pac programmé en 2008 comprendra une remise à plat de ce mécanisme de régulation. Selon un observateur de la filière du maïs, «ce sera le moment des grands choix: ou l’on garde par précaution des mécanismes de régulation de la vieille école qui ont fait leur preuve, ou l’on décidera de faire confiance au marché».