Les perspectives à moyen terme pour les marchés et le revenu agricoles apparaissent assez favorables pour la période allant de 2007 à 2014, selon l'analyse de la Commission européenne. Elle souligne toutefois que ses prévisions sont soumises à d'importantes incertitudes.
La situation très tendue des marchés céréaliers devrait maintenir les prix à des niveaux élevés pendant quelques années, jusqu'à ce que les stocks se reconstituent. La réforme de la Pac (en incluant la mise à zéro de l'intervention pour le maïs), la croissance modérée des rendements et l'émergence du marché de l'éthanol constituent des facteurs de soutien, analyse Bruxelles. Les prix resteraient à un niveau plus élevé qu'au cours de la décennie passée, mais inférieurs aux récents niveaux observés.
Le secteur des oléagineux devrait être soutenu par le développement de la demande en biodiesel dans l'Union européenne et par des perspectives favorables pour le marché mondial. L'UE devrait toutefois rester un gros importateur de graines et d'huiles végétales.
Pour l'élevage, les perspectives à moyen terme apparaissent relativement positives pour les viandes de volaille et de porc, ainsi que pour les produits laitiers. En viande bovine, la Commission prévoit par contre une poursuite de la baisse de la production (-6% entre 2007 et 2014), en raison la réduction du cheptel laitier et de l'impact du découplage des aides. La consommation de viandes par personne est prévue en hausse de plus de 3% d'ici à 2014.
Pour le lait, la récente décision d'augmenter de 2% les quotas pour 2008-2009 n'a pas été intégrée aux prévisions. La production de fromage devrait continuer de se développer (+8% entre 2007 et 2014). Par contre, la production de beurre et de poudre de lait est prévue en recul avec une diminution des exportations.
Le revenu agricole est prévu en augmentation de 18% entre 2006 et 2014, en termes réels (inflation déduite) et par unité de travail, dans l'UE à 27. La tendance serait toutefois nettement plus favorable dans les dix nouveaux Etats membres (+21%) et pour la Bulgarie et la Roumanie (+88%) que dans l'UE à 15 (+7%).
Ces perspectives restent soumises à d'importantes incertitudes, souligne Bruxelles. Parmi elles, il y a l'issue des négociations commerciales à l'OMC, l'environnement macroéconomique, les politiques concernant l'énergie renouvelable, le changement technologique et les conditions climatiques.