Les pays de l'Union européenne (UE) ont rejeté mardi la proposition de budget de l'UE présentée par la Commission européenne pour la période 2014-2020 et les gros contributeurs ont exigé des « économies massives » pour tenir compte du contexte d'austérité général en Europe.
Le commissaire au Budget, Janusz Lewandowski, a réussi à mécontenter tout le monde avec sa dernière proposition révisée pour tenir compte de l'impact budgétaire de l'adhésion de la Croatie en juillet 2013.
Elle prévoit 988 milliards d'euros, soit 1,03 % du revenu national brut total de l'Union (RNB), pour les paiements qui seront effectivement déboursés sur un total d'engagements de 1.033 milliards d'euros, soit 1,08 % du RNB.
Les contributeurs nets au budget commun – Allemagne, Royaume-Uni, France, Finlande, Suède, Pays-Bas, Autriche – ont dénoncé une demande excessive et réclamé de la réduire de 100 milliards pour les dépenses pendant la période.
L'Allemagne et le Royaume-Uni se sont montrés les plus sévères. Ils ont exigé de plafonner les dépenses pendant la période à 1 % du RNB.
« Nous pouvons accepter une croissance des paiements conforme à l'inflation, c'est notre ligne rouge et nous ne reviendrons pas sur cette position », a averti le ministre britannique David Lidington. « Il faut couper dans les propositions de la Commission », a affirmé son homologue allemand Michael Link.
Le ministre français Bernard Cazeneuve a pour sa part plaidé pour « doter à terme le budget commun de ressources propres », afin de remplacer les contributions nationales actuelles. Les contributions des Etats représentent actuellement 75 % du budget de l'UE.
Le « groupe des contributeurs nets » a coalisé contre lui un groupe des « amis de la cohésion » fort de quinze adhérents comprenant les nouveaux Etats membres soutenus par l'Espagne, l'Italie, la Grèce et le Portugal.
Ces derniers sont également très déçus par le projet de la Commission, car les financements prévus dans le cadre de la cohésion, qui visent à aider les régions en retard de développement, ont été réduits de 5 milliards d'euros.
« Les économies sont à chercher ailleurs que dans la cohésion », a mis en garde le ministre tchèque Karel Schwarzemberg. « Ce serait une erreur considérable pour l'image de l'UE, alors que les citoyens lui font de moins en moins confiance », a insisté son homologue italien Enzo Moavero.
Le ministre chypriote Andreas Mavroyiannis, dont le pays préside les réunions de l'UE, a invité ses homologues à « engager une véritable négociation plutôt que de se contenter à chaque reprise d'exposer leurs positions ».
La présidence chypriote présentera le 20 août 2012 « un document de réflexion » avec une contre-proposition chiffrée pour engager ce débat lors d'une réunion informelle prévue à Chypre le 30 août avec l'espoir de trouver un accord pour la fin de l'année, a-t-il annoncé.
« J'ai apprécié la franchise avec laquelle vous avez exprimé vos positions, qui sans surprises continuent à être très éloignées et j'ai compris que nous avions beaucoup de pain sur la planche », a-t-il conclu.