Les trente dernières années pour l'agriculture française s'inscrivent dans la lignée des trente précédentes, indique l'Insee dans une analyse évoquant « trente ans de vie économique et sociale », diffusée le 28 janvier 2014.
L'Insee constate une mutation « de l'exploitation familiale à l'entreprise agricole ».
Le nombre d'exploitations s'est réduit fortement (de 1,2 million en 1979 à 490.000 en 2010) et une part croissante de la production est le fait de grandes unités spécialisées, écrit l'institut.
La population agricole a diminué, le salariat s'est substitué en partie à la main-d'œuvre familiale, et les chefs d'exploitation sont de plus en plus diplômés. Les formes sociétaires représentent 30 % du nombre des exploitations.
La baisse relative des prix agricoles a incité les producteurs à adopter des modes de production plus efficaces, ce qui a permis d'accroître le volume de production jusqu'aux années 2000.
La politique européenne, en soutenant certaines productions plus que d'autres, a modelé le paysage agricole, souligne l'analyse de l'Insee. « Les terres ont été redistribuées entre les différentes productions, au profit des plus rentables. La superficie des grandes cultures (céréales, oléagineux...) n'a cessé d'augmenter entre 1980 et 2000, avant de se réduire, constate l'Insee. Cette évolution s'est faite au détriment des cultures fourragères, dont la sole a régressé de 3,8 millions d'hectares en trente ans ».
Ainsi les grandes cultures, plus rentables que l'élevage, ont eu tendance à prendre la place des prairies naturelles. L'élevage bovin a été profondément restructuré par ces réformes, constate l'Insee.