Les prix des transports de matières premières sèches ont touché de nouveaux plus bas niveaux historiques la semaine dernière, plombés par la baisse de la demande chinoise et la surabondance de navires.
Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.) a fini, le 13 février 2015, à 530 points, son plus bas niveau depuis la création de l'index en 1985, contre 559 points une semaine auparavant.
Les opérateurs de marché regardent vers la Chine avec inquiétude car la demande en provenance de la deuxième économie mondiale, dont dépend fortement le secteur, semble s'essouffler, ont noté des analystes.
Du côté de l'offre, de nombreux nouveaux bateaux ont été livrés en janvier à un moment où la demande est traditionnellement pauvre. De plus, le recyclage des bateaux – surtout dans les petites catégories – a également été moindre l'année dernière car les armateurs reprenaient confiance dans le marché.
Les navires accélèrent
Par ailleurs, la chute des cours du pétrole a fait baisser le prix des carburants de soutes. Ces dernières années, les bateaux naviguaient plus lentement pour consommer moins de carburants, mais la baisse des prix du pétrole s'est traduite par une accélération des bateaux. « Les plus gros bateaux vont plus vite, et cette augmentation de la vitesse de la flotte s'apparente, en termes de capacité, à la mise à l'eau de nouveaux navires », expliquent des courtiers londoniens.
Pour les analystes de Braemar ACM, ce sont les bateaux de la catégorie « Capesize », forcés par leur taille imposante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, et « Ultramax » qui devraient continuer à souffrir le plus cette année. En effet, ces deux catégories vont connaitre les plus grands volumes de livraison de navires sur le marché en 2015, à 23 millions et 18 millions de tonnes respectivement.
Le Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales) empruntées par des navires de la catégorie « Panamax » (leur taille leur permet de franchir le canal de Panama), a, quant à lui, terminé en hausse le 13 février 2015, à 499 points contre 430 points une semaine auparavant.