En janvier 2006, Terrena consacrait 15 millions d’euros à la construction d’une usine pour fabriquer 18.000 tonnes de produits élaborés à base de viande bovine. Un an plus tard, le groupe coopératif dont la zone d’activité s’étend maintenant de la Basse-Normandie aux Pays de la Loire, poursuit sa croisade pour se maintenir au premier rang du secteur. «Nous allons renforcer le dialogue entre les maillons de notre filière, a lancé Hubert Garaud, son président, devant l’assemblée générale de Ter’élevage, le groupement de producteurs bovins de la coopérative, le 30 mars à Saint-Germain-des-Prés (Maine-et-Loire). Nous allons agir plutôt que subir. Et pour cela, nous avons budgété 3,5 millions d’euros.»
Ter’élevage proposait déjà un système de sécurisation des marges sur cinq ans à ses adhérents investissant dans la production de jeunes bovins. Il propose aujourd’hui de doubler sa période d’engagement. Il reconduira également ses contrats spot, c’est-à-dire la mise en place de broutards en fonction de ses besoins prévisionnels de sortie, avec un prix minimal de reprise garanti. Mais la grande nouveauté, c’est le contrat conformité. «Nous avons choisi l’incitation financière plutôt que les pénalités, insiste Joel Merceron, son directeur. Nous encouragerons ceux qui produisent dans le cœur de gamme.»
Autrement dit, le groupement paiera plus cher les carcasses correspondant en termes de poids, d’âge et d’état d’engraissement à la demande de ses clients. Il versera également des bonus à ceux qui répondront aux sollicitations du marché, notamment les semaines avec déficit d’offre par rapport aux besoins de la filière. A un instant donné, la coopérative sollicitera ses adhérents par internet ou SMS pour qu’ils livrent les jeunes bovins finis qui lui manquent pour compléter un camion, par exemple.
«Nous sommes là pour répondre aux attentes du marché, a insisté Christophe Godet, le président de Ter’élevage. Mais nous ne ciblerons pas nos actions que sur les engraisseurs ou les investisseurs. Nous allons nous adresser à tous nos adhérents.» Ceux désireux d’adapter leur production pour mieux répondre à la demande du marché pourront émarger sur cette enveloppe de 3,5 millions d’euros. Denis Sibille, le président d’Interbev, présent lors de cette assemblée, a salué l’initiative de Ter’élevage, et lui a conseillé de solliciter le Fond national de l’élevage. Il s’est engagé à les relayer.