La justice a ordonné le mardi 11 juin 2015 l'expulsion d'une dizaine de « zadistes », qui occupe depuis plus de deux mois une bergerie abandonnée, située sur un terrain appartenant à l'agglomération d'Agen où doit être réalisé un projet controversé de technopôle.
Le tribunal d'instance, saisi en référé par l'agglomération, a dans son ordonnance demandé « l'expulsion immédiate et sans délai » des zadistes (occupants d'une zone à défendre autoproclamée) hostiles au projet de technopôle Agen-Garonne (Tag), sur la commune de Sainte-Colombe-en-Bruilhois, près de l'autoroute A62 Bordeaux-Toulouse.
Jean Dionis du Séjour, maire UDI d'Agen et président de l'agglomération, a salué dans l'ordonnance du tribunal « un nouvel arbitrage » en faveur du technopôle, un « dossier solide tant au niveau judiciaire, économique, social et environnemental », et important au nom de « la bataille de l'emploi ».
L'enquête publique comme recours
Laurent Bruneau, avocat des zadistes, a estimé la décision « logique » du point de vue du droit de la propriété ». Mais il a rappelé que reste encore à venir l'enquête publique, « moment démocratique où les citoyens vont pouvoir se prononcer sur un projet ». « Aujourd'hui on ne peut pas affirmer que ce projet se fera, on n'en sait rien », a-t-il relevé.
Le projet de Tag, porté par l'agglomération d'Agen, envisage une zone d'entreprises de 210 hectares, dont l'achèvement est prévu à l'horizon de 2020. Selon le maire d'Agen, l'objectif est de commencer les travaux de viabilisation à la fin d'août « pour accueillir les premières entreprises en 2016 ».
Le projet se heurte aussi à diverses oppositions locales, dont des syndicats agricoles, des écologistes, quelques élus locaux, des opposants à la ligne à grande vitesse (LGV). Ce collectif a demandé au gouvernement de revenir sur la déclaration d'utilité publique de 2014 relative au projet de technopôle. Une vingtaine d'autres zadistes occupent, en toute légalité ceux-là, un terrain privé situé également sur le site prévu pour le technopôle.