Le directeur de l'OMC, Pascal Lamy, a déclaré dans un entretien au Figaro Economique paru lundi, que l'organisme qu'il dirige n'a donné ni le feu rouge, ni le feu vert à une «taxe carbone» aux frontières.
«De notre point de vue, le feu n'est ni rouge ni vert», a-t-il constaté. «A ce stade, ce n'est d'ailleurs pas un problème juridique qui se pose, mais un problème politique», a-t-il ajouté.
«Y aura-t-il à Copenhague (lors du Sommet sur le climat en décembre, NDLR) un accord international sur la répartition en matière d'émission de gaz à effet de serre? Je l'espère», a déclaré Pascal Lamy.
Pour lui, «si tel était le cas, les mesures d'application seront sans doute examinées à l'OMC à la lumière de ce consensus». «Si ce n'est pas le cas, ce n'est pas un débat sur les mesures aux frontières qui va régler le problème», a estimé le directeur de l'OMC.
«Au contraire, je trouve que politiquement il n'est pas avisé de brandir la menace de mesures unilatérales aujourd'hui alors que l'on est à la recherche d'un accord multilatéral», a-t-il indiqué.
Le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé il y a quelques jours qu'il allait demander à l'Union européenne qu'elle «se dote d'une taxe carbone aux frontières».
«Je demanderai à l'Europe une taxe carbone aux frontières», avait déclaré le chef de l'Etat, assurant que «sur la taxe carbone et la fiscalité écologique, on (la France) montrera l'exemple.»
«Il faut asseoir la fiscalité sur la pollution [...] ceux qui produisent sale doivent payer», avait-il justifié.
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