Dans une lettre ouverte adressée mardi à Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, l'Unaf (Union nationale de l'apiculture française) « demande de toute urgence une reconnaissance officielle de l'Etat quant à la responsabilité des pesticides comme cause première de mortalité des ruchers des apiculteurs des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège, constatées au cours de l'hiver 2014. »
Les experts du ministère de l'Agriculture ont présenté le 17 novembre aux apiculteurs sinistrés les résultats d'analyses de l'enquête officielle destinée à déterminer les causes de cette hécatombe.
« Les résultats annoncés corroborent bien ceux déjà obtenus par des experts mandatés par les apiculteurs. Ce n'est pas moins de 18 molécules pesticides différentes qui ont été identifiées parmi des prélèvements provenant de 52 apiculteurs sur les 58 ayant déclaré des pertes de cheptel ! », annonce l'Unaf qui regrette toutefois que le « discours ne change pas et une fois encore c'est l'opportune thèse de la multifactorialité qui demeure ».
Pour le syndicat apicole, c'est « inacceptable ». « Si comme chacun le reconnaît, il existe plusieurs causes dans les surmortalités d'abeilles, concomitantes ou isolées, seul un élément supplémentaire peut déclencher une telle hécatombe aussi rapide et d'une telle ampleur dans des exploitations de plusieurs apiculteurs et sur un territoire bien déterminé... »
L'Unaf demande « une reconnaissance officielle de la responsabilité des pesticides »
Pour l'Unaf, « le facteur déclencheur réside bien dans l'emploi de certains pesticides à usage vétérinaire employés par les éleveurs. Evoquer la multifactorialité, c'est une fois encore ne pas vouloir affronter la réalité et ne pas vouloir œuvrer à la sauvegarde des abeilles... »
Le syndicat demande ainsi à Stéphane le Foll « une reconnaissance officielle de la responsabilité des pesticides comme cause première de ces mortalités, une aide exceptionnelle d'urgence pour venir en aide aux apiculteurs sinistrés, une transparence de l'Etat vis-à-vis des différentes méthodes et résultats d'analyses qu'il pourrait entreprendre dans ce dossier. L'Unaf souhaite aussi une « implication des acteurs locaux dans la future enquête épidémiologique avec la prise en compte réelle des enjeux de terrain ».
« Au cours de l'hiver 2013-14, de nombreux apiculteurs pyrénéens et ariégeois ont subi de très lourdes pertes sur leurs ruchers avec des mortalités massives de 80 à 100 % sur plus de 5.000 ruches et des affaiblissements importants de leurs ruchers en zone de montagne », rappelle l'Unaf.