La réforme du règlement européen sur le sucre «serait remise en cause à l'OMC si la Commission européenne persistait dans son intention d'inscrire le sucre comme produit sensible, car cela aurait pour conséquence d'augmenter encore les importations et de devoir réduire à nouveau la production de sucre de l'Union européenne, la rendant ainsi encore plus déficitaire en sucre», a souligné la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves), jeudi dans un communiqué.
«Pour éviter une telle issue, il convient de maintenir le dispositif de clause de sauvegarde tel qu'il existe aujourd'hui et de considérer le sucre comme un produit préférentiel», poursuit-elle.
La CGB rappelle que la réforme du règlement entraîne «une profonde restructuration de l'industrie sucrière européenne». La Commission a fait le choix «de passer d'une situation d'exportateur net (30% de la production de l'Union européenne étaient exportés) à une situation d'importateur net (20% de la consommation de l'Union européenne seront importés)».
Les conséquences sont «de rendre l'Union européenne déficitaire en sucre et de pousser les PMA (pays les moins avancés) et les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) à développer leurs cultures d'exportation, alors qu'ils ne sont pas autosuffisants sur le plan alimentaire», poursuit l'organisation syndicale.
Ce choix «semble plus que contestable dans le contexte actuel de crise alimentaire mondiale», ajoute-t-elle.