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Statut de l'animal

Les ténors de la cause animale laissent peu de place aux éleveurs (colloque Ecolo-Ethik)

Publié le lundi 10 février 2014 - 08h58

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© Montigny
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Le club de réflexion de la sénatrice Chantal Jouanno (UDI), Ecolo-Ethik, a organisé vendredi un colloque intitulé « Nous et l'animal ». Il s'est déroulé devant 300 personnes, 500 postulants n'ayant pu trouver de place.

 

A la tribune de la salle du Sénat, les penseurs et ténors médiatiquement connus de la cause animale, Boris Cyrulnik, Mathieu Ricard, Elisabeth de Fontenay, Alain Bougrain-Dubourg, Yann Arthus Bertrand, Aymeric Caron et même Laurence Parisot se sont exprimés pour regretter le peu de cas fait en France des animaux traités (et maltraités) comme des « choses ».

 

Le tableau dressé tout au long de la journée sur la considération réservée aux animaux en France, était tout simplement apocalyptique.

 

Les intervenants ont tous rappelé que l'animal est un être sensible et qu'il ressent de la douleur. La frontière entre l'homme et l'animal a aussi été fréquemment remise en cause et les élevages hors-sol fustigés. « Il y a zéro considération pour les animaux dans les élevages industriels. A nous de défendre leurs intérêts », a proposé depuis l'Australie, Peter Singer, philosophe auteur d'un livre de référence intitulé « la libération animale ».

 

« Nous devons étendre notre altruisme à tout être », a expliqué Mathieu Ricard, moine bouddhiste, dénonçant que « tout s'utilise dans le cochon sauf le cri ».

 

Invitée surprise, Laurence Parisot, ancienne présidente du Medef, n'a pas hésité une seconde à faire le parallèle entre le déficit de démocratie, le peu de respect entre humains et la trop forte séparation entre animalité et humanité : « Le combat démocratique passe par davantage d'égards entre homme et animal », a-t-elle déclaré sans sourciller. 

 

Yann Arthus Bertrand , végétarien de fraîche date, a osé : « Ne pas manger de viande , c'est ne pas manger de la souffrance. » Selon lui, il serait de bon ton de faire changer notre comportement vis-à-vis des animaux en commençant par l'école.

 

Au final, la qualité de la relation des éleveurs avec leurs animaux et les efforts incessants en faveur du bien-être n'ont pas été évoqués ou ont été écartés des débats.

 

Seul agriculteur à intervenir, lui-même éleveur bio, Étienne Gangneron aura eu plus que du mérite à tenter de faire entendre ce qu'est la réalité des éleveurs. Vice-président de la FNSEA, il a souligné la nécessité pour tout éleveur de bien traiter ses animaux. Il a rappelé que les textes répriment déjà les mauvais traitements aux animaux et reconnaissent son caractère sensible.

 

Tout en remettant ses propos dans une perspective raisonnable, Étienne Gangneron a ajouté : « Mes vaches ne sont pas mes amies. Dans mon métier, je réalise un équilibre entre les vaches, le besoin de fumure de mes cultures, mes productions. L'élevage, c'est le meilleur vecteur de valorisation de notre territoire. Vous vous demandez comment les éleveurs considèrent les animaux. Nous, on se demande comment vous considérez les éleveurs. Il y a les dispositions nécessaires pour faire respecter les animaux dans les textes. Et c'est très bien. Si le vote d'un statut est pour vous un symbole, les conséquences de cette adoption nous pousse à ne pas aller dans ce sens ». Selon lui, les conséquences d'une modification du code civil n'ont pas été évaluées.

 

Selon Chantal Jouanno, le système économique est tel que « ce qui est rentable, ce n'est pas le bien-être animal en raison de la pression pour produire une alimentation pas chère. Ce qui est rentable, c'est de faire du mal-être animal ».

 

Selon quelques informations diffusées dans la salle, des initiatives pourraient être prises dès la deuxième lecture de la loi d'avenir à l'Assemblée nationale.

 

Ecolo Ethik devrait présenter 20 à 25 propositions. « Nous allons prendre position », a conclu Chantal Jouanno. L'ancienne secrétaire d'Etat à l'Ecologie veut la nomination d'un médiateur qui s'assure de la bonne application des lois existantes. « Nous allons créer un groupe animal au Sénat. Les lobbies face à nous sont puissants. Mais plus puissants que les lobbies, il y a les réseaux », a-t-elle déclaré.

 

 

Sur le même sujet :

  • « Statut de l'animal : un risque d'excès de droits », paru dans le magazine La France Agricole, n° 3525, du 7 février 2014, pages 49-53

 

 

Marie-Gabrielle Miossec


Les commentaires de nos abonnés (5)
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jeudi 13 février 2014 - 19h35

ces beaux parleur
commentaires agriculteurs

champot
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Criminels

mardi 11 février 2014 - 10h16

Une fois de plus des porteurs de discours complètement déconnectés de la réalité ou s'appuyant sur des cas isolés continuent à laver le cerveau de l'opinion publique. Pour moi le parallèle est facile quand dans la maîtrise des adventices, on voit un jour apparaître de la vulpie. Si l'on ne prend pas tout de suite les moyens pour l'éradiquer, on ne contrôle plus rien et c'est la baisse automatique du rendement. Ces gens là sont une véritable gangrène pour l'économie dont on connait bien les conséquences : la disparition lente et inéluctable de centaines d'exploitations et des emplois correspondants, donc augmentation du chômage et de la misère. Ce sont des criminels, voilà tout.
commentaires agriculteurs

hshcvgpgc9
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mardi 11 février 2014 - 09h09

On se sent de plus en plus mal à l'aise dans ce pays. Tous ces subversifs donnent envie de partir dans un pays où le bon sens a encore sa place.

Et l'abattage halal

lundi 10 février 2014 - 23h10

* Message : Pour quelle raison personne ne parle de ce mode d'abattage ?

Titre

lundi 10 février 2014 - 23h08

* Message parisot qui donne des lecons de democratie alors qu'elle a essayée de changer les statuts du medef pour se faire réelire . Comme tout les donneurs de leçons ils feraient mieux de se regarder dans une glace donc arretons de seulement nous defendre attaquons les par tous les moyens. j'ai toujours appris que la meilleure defense c'est l'attaque
commentaires agriculteurs

dastugue
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