Les interventions budgétaires affectées à l’agriculture se sont élevées à 58,1 milliards d’euros en 2006 dans l’Union européenne, selon une étude du Centre d'analyse stratégique, organisme rattaché au Premier ministre. Ce chiffre, qui exclut les dépenses de développement rural, représente 1,1% des dépenses publiques totales dans l'Union européenne (budgets nationaux et européen), y compris la protection sociale.
A titre de comparaison, les dépenses pour l'énergie et le transport représentent 2,2% des dépenses totales et celles pour l'éducation et la formation 11,3%. Dans ces deux domaines, les dépenses sont réalisées en grande partie par les Etats membres, tandis que pour l'agriculture 72% des dépenses proviennent du budget communautaire.
Ramenées au PIB (produit intérieur brut) de l'UE, les dépenses publiques pour l'agriculture se sont situées à un peu plus 0,5% en 2006.
«Ce niveau de dépenses relatif est plus de deux fois supérieur à celui enregistré aux Etats-Unis (0,2% du PIB), supérieur à celui constaté au Canada (0,38%), et très nettement inférieur à celui enregistré en Suisse (2,39%)», selon le Centre d'analyse stratégique.
Ces interventions budgétaires comprennent les aides directes aux agriculteurs et les aides accordées aux consommateurs pour acheter des produits agricoles, qui sont très élevées aux États-Unis. Elles ne prennent pas en compte les soutiens aux prix de marché et les soutiens à la commercialisation et à la promotion.
«Au total, la prise en compte de l’ensemble des concours publics à l’agriculture au sens de l’OCDE conduit à constater que l’UE accorde un niveau de soutien public à son agriculture comparable à celui accordé par le Japon et d’environ 25% supérieur à celui accordé par les Etats-Unis et le Canada», souligne le Centre d'analyse stratégique.
«Le niveau particulièrement faible des interventions budgétaires directes dans un pays comme le Japon est en partie compensé par l’importance du soutien aux prix de marché», indique l'étude.
Les dépenses liées à la commercialisation et à la promotion peuvent s’avérer importantes dans certains pays (32% du soutien total aux Etats-Unis contre seulement 6% au Canada et 3% au Japon).
D'autres éléments permettent de relativiser les dépenses publiques pour l'agriculture. Pour la France, la contribution du financement communautaire se monte à 78% «si l’on s’en tient aux seules interventions budgétaires directes en faveur de l’agriculture».
La part tombe à 45% «si l’on inclut l’ensemble des dépenses d’aides directes et indirectes à l’agriculture, et notamment les dépenses de fonctionnement des administrations, y compris en matière d’enseignement et de recherche (plus de 3,5 milliards d’euros en 2006) ou les dépenses fiscales (environ 3 milliards d’euros en 2006)».
Le pourcentage est de «25% si l’on inclut les dépenses de protection sociale agricole, qui se sont élevées à 16 milliards d’euros en 2006».