Le soufre est un élément essentiel à la nutrition du colza et des céréales. Dans les deux cas, les besoins sont élevés à partir de la montaison, 150 kg/ha pour le colza par exemple. Sur ce dernier, une carence sévère peut provoquer des chutes de rendement de 15 à 20 q/ha.
Les sols légers (argilo-calcaires, sables) sont les plus déficitaires, mais les terres franches connaissent également des carences, notamment à la suite des moindres retombées atmosphériques depuis une trentaine d'années.
Si la portance des terrains le permet, l'engrais soufré, sous forme de sulfate assimilable par les plantes (superphosphate de chaux, solution azotée soufrée, kiésérite, etc.), peut être épandu dès maintenant.
Sur colza, une dose de 75 kg/ha de SO3 au stade D1 est généralement suffisante, le solde des besoins étant couvert par la minéralisation du soufre du sol. Les céréales, dont les besoins sont moins importants, peuvent se contenter d'un apport de 40 à 50 kg/ha.
Les effluents d'élevage contiennent en moyenne de 1 à 3 kg de soufre par tonne et ces apports doivent être déduits de la fertilisation minérale.
En cas d'impasse, des symptômes visuels peuvent se manifester : décoloration des jeunes feuilles du colza avec nervures encore vertes, jaunissement de la dernière feuille du blé par zones dans le champ.
Dès que ces manifestations se déclarent, la correction est possible sur colza en épandant 100 kg/ha de sulfate d'ammoniaque en mélange avec 500 litres d'eau afin d'éviter les brûlures. Sur céréales, les produits soufrés à diluer dans l'eau ont une action rapide et intéressante jusqu'au stade des deux nœuds.