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Sharka/Gard

Les arboriculteurs accusent l'Inra d'une dissémination du virus

Publié le mardi 27 octobre 2009 - 12h47

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Une trentaine d'arboriculteurs du Gard et de la Drôme occupaient lundi soir le site de l'Inra de Bellegarde (Gard), pour exiger une table ronde sur la sharka, une maladie virale qui touche les pêchers, abricotiers et pruniers.

Le virus de la sharka, qui serait arrivé en France dans les années 1960, se serait «échappé» de la station où il est étudié, et aurait contaminé, selon les arboriculteurs et la FDSEA, des exploitations de ces départements.

Cette action, annoncée par la FDSEA du Gard et confirmée par le responsable du site gardois de l'Inra, intervient trois jours après l'intervention d'un huissier dans une exploitation du Gard, le château de Campuget.

Ce domaine avait préféré en 1994 abattre ses 45 hectares d'arbres fruitiers, des pêchers, pour enrayer la maladie «pendant qu'il en était encore temps», avait indiqué il y a deux ans l'exploitant, qui aujourd'hui produit du vin. En effet, la seule façon de lutter contre la sharka, c'est d'arracher et de brûler les pieds infectés par le virus. C'est «obligatoire dès lors que 5% des arbres sont atteints», selon le responsable de l'arboriculture au sein de la FDSEA du Gard, Laurent Ducurtil.

La sharka est un virus «qui vient de la Grèce et des pays de l'Est», et qui touche les pêchers, les abricotiers et les pruniers, a expliqué M. Ducurtil. Si le fruit reste comestible, il est rendu impropre à la commercialisation du fait des déformations qu'il subit.

L'exploitant du château de Campuget s'était vu octroyer par la justice à Montpellier une indemnisation de 400.000 euros, laquelle a été confirmée en appel (par la cour administrative d'appel de Marseille en 2006, NDLR), a raconté Laurent Ducurtil.

Le tribunal avait estimé que l'Inra avait failli dans sa mission, en ne prenant pas les mesures nécessaires pour empêcher la dissémination du virus et la propagation de la sharka (quarantaine après importation de pieds malades et campagne d'arrachages une fois le virus repéré).

Mais le Conseil d'Etat a cassé cette décision l'an dernier, selon M. Ducurtil, un coup de théâtre qui écartait définitivement la responsabilité de l'Inra dans la contamination de Campuget. Selon la FDSEA, cette décision fait jurisprudence pour l'ensemble des 150 dossiers du même type portés devant la justice pour le Gard et la Drôme.

Pour l'Inra, la décision du Conseil d'Etat est «motivée par la multiplicité des sources de propagation du virus (notamment l'importation par certains pépiniéristes de plants contaminés) et l'absence de contiguïté entre les vergers infectés» du château et la station arboricole de Bellegarde.

«Ce site est au coeur de la suspicion», a commenté Jean-François Launay, directeur de la communication de l'Institut. «Mais il n'y a jamais eu de manipulation du virus, on ne l'a jamais transplanté ni greffé sur des arbres de cette station arboricole, elle-même victime de la sharka», a-t-il affirmé.

C'est pour récupérer les 400.000 euros qu'un huissier a été dépêché vendredi dernier par l'Inra au château de Campuget, qui n'avait «pas répondu aux multiples demandes de rétrocession de l'institut», insiste l'institut. La saisie du stock de vin du domaine a tourné court en raison de l'intervention d'arboriculteurs.

Lundi soir, «on a demandé l'organisation d'une table ronde» sur le virus «au directeur national de l'Inra. On attend sa réponse», a déclaré M. Ducurtil, qui demande aussi l'arrêt des interventions des huissiers.

La FDSEA réclame notamment que soit abordée la question de l'indemnisation des exploitants obligés d'abattre leurs arbres, qui est passée, selon M. Ducurtil de 20.000 et 30.000 euros par hectare dans les années 1990, à 5.000 euros.

Jeudi, une délégation d'exploitants du Gard, de la Drôme, des Bouches-du-Rhône et des Pyrénées-Orientales devait plaider au ministère l'arrêt des interventions de l'huissier sur le domaine de Campuget.

Elle devait réclamer aussi «des moyens humains et financiers» pour repérer les arbres malades dans les vergers et «dédommager les exploitants».

L'Inra devait participer à cette table ronde, a indiqué l'institut.

B.V.


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