Le président sénégalais, Macky Sall, a proclamé lundi sa volonté de réaliser en 2017 l'autosuffisance en riz, une des denrées de base au Sénégal, et appelé les commerçants à contribuer à cet objectif en vendant la production locale, selon une déclaration à la presse.
M. Sall a fait part de sa « ferme résolution à relever le défi de l'autosuffisance » en riz en 2017, au Sénégal, pays qui « est encore obligé de recourir à des importations de plus en plus massives », lors d'une réunion sur ce thème au palais présidentiel à Dakar. Il a estimé que le pays devait « produire suffisamment pour satisfaire ses besoins » en riz, selon une déclaration retransmise par les médias locaux.
Le riz est une denrée prisée au Sénégal, notamment en raison de la place qu'occupe le « thiebou djène » (riz au poisson), un des principaux plats nationaux, dans la consommation des populations, mais l'essentiel est importé d'Inde, du Vietnam, de la Thaïlande et parfois du Brésil.
« Nous peinons à couvrir le tiers de nos besoins en riz qui sont estimés à 900.000 tonnes par an », a expliqué à l'AFP Waly Diouf, responsable du Programme national d'autosuffisance en riz (Pnar), un organe qui relève du ministère de l'Agriculture. Aussi le président Sall a-t-il demandé lundi aux commerçants importateurs de riz de vendre également la production locale.
« Pour une denrée aussi stratégique, chacun doit s'y mettre. Le président a dit aux commerçants : vous voulez importer ? Achetez quand même du riz produit au Sénégal et complétez le reste avec du riz importé », selon des propos rapportés à l'AFP par un responsable.
Meilleure fourniture en intrants
La production locale, obtenue essentiellement à partir du riz irrigué dans le nord et le sud du pays, s'est accrue de 28 % en 2014 et est en constante hausse, selon M. Diouf. Cette augmentation résulte de mesures liées notamment à l'effacement de dettes paysannes, à l'aménagement des exploitations et à une meilleure fourniture en intrants, engrais et semences, a indiqué M. Diouf.
Les importations de riz coûtent cher au Sénégal, selon les spécialistes, se situant chaque année autour de 124 milliards de FCFA (plus de 189 millions d'euros), soit le cinquième environ du budget national (2.800 milliards FCFA, plus de 4,2 milliards d'euros), selon des statistiques officielles.
En février 2011, le prédécesseur de M. Sall, Abdoulaye Wade, avait affirmé que le pays était désormais autosuffisant sur le plan alimentaire, y compris en riz, suscitant une totale incrédulité, devant le Forum social mondial (FSM) à Dakar.