Compte tenu d'une météorologie clémente, beaucoup de semis de blé devraient débuter au 5 octobre, même dans le sec. Si cette date précoce convient aux variétés tardives, elle les expose à des inconvénients majeurs comme le risque de salissement et les attaques de ravageurs.
La première précaution consiste donc à semer sur des parcelles propres. En non-labour, un désherbage total la veille du semis élimine les mauvaises herbes. Dans les limons encore frais avec risque de brome, la solution la plus sage consiste à labourer juste avant le semis.
Dans tous les cas, il faudra prévoir un premier désherbage d'automne afin de lever rapidement la concurrence des adventices qui peut amputer le potentiel d'une dizaine de quintaux à l'hectare. Les urées substituées (isoproturon et chlortoluron) peuvent s'employer dès le stade des deux feuilles de la céréale.
Quant aux attaques de pucerons et cicadelles, elles sont contrôlées par le traitement de semences Gaucho ou Férial, ou un insecticide foliaire dès le stade d'une feuille.
Les semis précoces présentent aussi des avantages non négligeables. Tout d'abord, ils contribuent à l'étalement des travaux en commençant à une période où les journées sont encore longues et, cette année, ensoleillées. Ensuite, ils facilitent l'implantation dans les terres hydromorphes et préservent la structure.
Enfin, ils permettent de limiter le coût du poste des semences en réduisant la densité de façon parfois importante. Par exemple, dans les limons de la Somme, il est possible de descendre à une densité de 150 à 200 grains/m² avec des lignées et vers 100 grains/m² avec des blés hybrides.
En Champagne, Bourgogne, Franche-Comté, dans le Centre et le Sud-Ouest, la densité recommandée avant le 10 octobre permet en moyenne une économie de 50 grains/m².
Si le temps sec persiste, le roulage des argiles et argilo-calcaires est recommandé.