La production agricole mondiale doit augmenter de 70% d'ici à 2050 pour garantir la sécurité alimentaire de la planète dont la population ne cesse de croître, a prévenu mardi le directeur de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf.
«La production agricole devra augmenter de 70% afin de satisfaire la demande mondiale future», a affirmé M. Diouf lors de la 121e assemblée de l'Union interparlementaire (UIP) qui se tient depuis lundi à Genève.
«Cela devra se faire malgré de multiples défis, en particulier l'augmentation de la raréfaction des ressources naturelles et le changement climatique», a-t-il ajouté.
Le représentant onusien a déploré que l'insécurité alimentaire actuelle soit tombée à un niveau encore plus «inquiétant» que celui de 1996 lors du Sommet mondial de l'alimentation.
«Il y a actuellement un milliard d'êtres humains qui sont mal nourris. [...] Cela signifie qu'il y en a 105 millions de plus que l'an dernier», a-t-il détaillé, insistant sur le fait que «même dans les pays développés la faim a augmenté de 15,4% en 2009».
Cette «tragédie de la faim» est le résultat du manque d'investissements réalisés dans l'agriculture ces dernières années, selon M. Diouf, qui a encouragé les pays riches à aider davantage les pays pauvres à moderniser leur système de production agricole.
«La solution structurelle au problème de l'insécurité alimentaire passe par un encouragement de la production et de la productivité agricoles dans les pays à faibles revenus et (enregistrant) des déficits alimentaires», a-t-il souligné.
«S'il y a la volonté, il est possible d'agir», a-t-il lancé aux parlementaires venus d'une centaine de pays qui, lundi, ont décidé de mettre la question de la sécurité alimentaire dans le monde en tête de leurs débats. Ils devraient voter mercredi une résolution consultative sur la question, qui sera envoyée à leurs parlements respectifs.