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Sécurité alimentaire

«Faire un mix des techniques agronomiques actuelles avec des mesures durables» (colloque) (VIDEO)

Publié le jeudi 15 octobre 2009 - 19h38

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Un colloque Agora Proléa, organisé en partenariat avec SciencesPo et AgroParisTech, a réuni jeudi des experts du monde agricole et politique sur le sujet «Alimentation, énergie, climat: le choc des cultures? Un défi pour l'agriculture».

 

Ou comment l'agriculture mondiale doit-elle faire face aux nouveaux défis de notre temps – fournir des énergies vertes renouvelables en alternative à l'épuisement des sources d'énergie fossile, lutter contre le réchauffement climatique – tout en assurant sa fonction nourricière première, alors que la population mondiale augmente dangereusement et que les terres arables se raréfient?

 

La faim touche aujourd'hui 1,02 milliard de personnes, soit un sixième de la population mondiale, selon un rapport de la FAO, l'agence de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture, paru mercredi.

 

Et cette situation n'est pas en passe de se résoudre, ont reconnu les experts présents, si nous ne parvenons pas à inverser devant l'OMC la logique de marché qui occulte les hommes – producteurs et consommateurs – et contribue à dégrader leur environnement.

 

Car la population mondiale doit passer de 6,8 milliards à 9,1 milliards d'individus en 2050, selon les dernières projections des Nations unies, rappelle Michel Griffon, directeur général adjoint de l'Agence nationale de la recherche (ANR). «Cela représente plus de 2 milliards de personnes en plus, surtout dans les pays en développement, une bonne moitié en Asie et pour la part restante essentiellement en Afrique».

 

Les pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil «sont des monstres de consommation», souligne Michel Griffon. «Leurs revenus augmentent et avec eux, leur consommation alimentaire et leurs besoins». Selon lui, en se basant sur le modèle américain qui consomme «120 kg de viande par personne et par an», il faudrait que ces pays «augmentent par deux ou trois leur production agricole» pour s'autoalimenter.

 

Ce constat pose donc la question de la disponibilité des terres cultivables et pour l'élevage, dont on sait qu'elles se raréfient et que le phénomène va augmenter avec le réchauffement climatique. Ces pays, mais aussi les pays développés traditionnellement exportateurs, vont devoir faire des choix entre les productions alimentaires et celles destinées à la production de biomasse énergétique, comme les biocarburants, avance le directeur général adjoint de l'ANR.

 

«L'Inde a déjà renoncé à la production d'oléagineux au profit des cultures céréalières, comme le blé et le riz», indique-t-il.

 

«La Chine va utiliser ses sols pour accroître sa production de viande et, d'une manière générale, pour limiter ses importations de nourriture.»

 

Dans le cas de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, «la réserve est considérable en potentiel de production, le tout est de savoir comment ils vont faire» pour les mobiliser et subvenir à des besoins estimés à «60 ou 100 millions de tonnes de céréales par an». Et sinon, «quels pays vont pouvoir subvenir à leurs besoins?», s'interroge Michel Griffon.

 

L'Union européenne «a peu de perspectives d'évacuer ses productions vers l'Afrique» et «l'Australie a de très fortes capacités d'exportations aujourd'hui, mais le blé se trouvera fortement impacté par la sécheresse», indique-t-il. Le Canada devrait profiter du réchauffement climatique, selon lui, et augmenter sa capacité de production céréalière.

 

«L'Argentine va devoir choisir entre exporter de la viande ou du soja». Quant au Brésil, «il peut améliorer le potentiel de ses terres, même si on ne peut pas aujourd'hui évaluer l'impact qu'aura la sécheresse sur ses capacités de production et d'exportation», estime l'expert.

 

Quant aux USA, «leur problème sera d'arbitrer entre la production alimentaire et les biocarburants».

 

Sur ce point qui a attisé la polémique du conflit entre la légitimité des biocarburants de première génération, provenant de la transformation de produits alimentaires en bioéthanol ou en Diester, et la disponibilité des terres cultivables pour assurer la sécurité alimentaire des populations, Michèle Pappalardo, commissaire générale au Développement durable, rappelle que les biocarburants de deuxième et troisième générations apportent la solution.

 

Ces biocarburants proviendront de la valorisation des parties non alimentaires des plantes cultivées pour l'alimentation, ou de plantes spécifiques comme le miscanthus, peu consommatrices en intrants, explique-t-elle.

 

Elle souligne que l'Union européenne travaille à une politique de certification pour produire des «bons biocarburants», «énergétiquement et en termes de (limitation en) gaz à effet de serre d'un très bon potentiel». Ils sont aussi une source de revenus supplémentaires pour les agriculteurs, ajoute-t-elle.

 

Pour les «20 à 30 millions d'exploitations qui existent dans le monde, il va falloir rationaliser l'espace», conclue Michel Griffon, en «mixant les techniques agronomiques actuelles avec les mesures durables» qui permettront de limiter le réchauffement climatique et l'avancée de la sécheresse.

 

Il va falloir aussi miser sur la recherche et l'innovation, en particulier «sur les capacités d'adaptation des plantes», car pour l'heure les «rendements en grandes cultures plafonnent».

 

 

Visionnez l'interview de Michel Griffon, directeur général adjoint de l'ANR , et de Michèle Pappalardo, commissaire générale au Développement durable .

 

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B.V.


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