Investir dans des écosystèmes sains en les reconnaissant comme les garants de ressources durables en eau et de notre sécurité alimentaire peut permettre de produire plus à partir des terres disponibles, de favoriser l'adaptation aux changements climatiques et d'offrir des avantages économiques à des communautés pauvres, selon un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publié lundi.
Le rapport, intitulé « Une approche de l'eau et de la sécurité alimentaire basée sur les services écosystémiques », encourage à favoriser les liens entre les écosystèmes, l'eau et les productions agricoles, suggérant notamment de diversifier les cultures, de planter des arbres sur des terres arables et de rendre plus efficace la collecte d'eau de pluie.
« Cela pourrait empêcher la pénurie d'eau et aider à satisfaire la demande croissante de nourriture », alors que la population mondiale devrait atteindre 9 milliards d'individus en 2050, souligne le PNUE, auteur de ce rapport en collaboration avec l'Institut international de gestion des ressources en eau (IWNI) et 19 autres organisations.
La disponibilité de l'eau fait parti des « plus grands défis pour encourager la croissance de la production alimentaire », souligne le PNUE : elle est indispensable pour l'élevage et l'irrigation notamment, souligne t-il. Or, le niveau des nappes phréatiques baisse rapidement dans plusieurs régions à forte production comme les plaines du nord de la Chine, le Pendjab en Inde ou encore l'ouest des Etats-Unis, insiste un communiqué.
« La sauvegarde d'écosystèmes sains et résilients afin d'assurer la disponibilité en eau pour l'agriculture est donc essentielle pour la sécurité alimentaire à long terme », avertit le rapport. S'appuyant sur des études de cas en Chine, Guatemala et Jordanie, il formule des recommandations dans trois domaines spécifiques :
- la protection environnementale,
- la gestion des ressources en eau,
- et la production alimentaire.
Selon le rapport du PNUE elles sont essentielles pour améliorer la sécurité alimentaire et pour réduire la consommation des réserves en eau.
En ce qui concerne la gestion des régions arides, zones dans lesquelles « la rareté de l'eau et l'appauvrissement des terres sont les plus importantes contraintes pour la production agricole », le rapport propose de miser sur la culture d'espèces locales adaptées aux conditions climatiques, et de créer des corridors pour faciliter les mouvements de bétail. Selon le PNUE, cela permettrait de limiter le surpâturage et la dégradation des terres.
La bonne gestion des écosystèmes dans l'agriculture peut aussi servir à « améliorer les niveaux de vie et augmenter les revenus », souligne le rapport.
Consultez le rapport, sur le site du PNUE (pdf en anglais – 5 Mo)