Trois jours avant le grand rendez-vous annuel du Salon de l'agriculture à la Porte de Versailles à Paris, Nicolas Sarkozy doit présenter jeudi dans le Maine-et-Loire sa vision de l'avenir d'un secteur qui s'inquiète du réaménagement de la politique agricole commune.
Accompagné du ministre de l'Agriculture Michel Barnier et de sa collègue de la Santé et des Sports Roselyne Bachelot, «régionale de l'étape», le chef de l'Etat doit visiter une exploitation de Daumeray étiquetée «agriculture raisonnée», échanger avec des exploitants sur la nouvelle Pac, puis tracer les grandes lignes de l'agriculture du futur.
«Il va présenter le nouveau modèle agricole français pour les dix ans à venir», a indiqué Michel Barnier. «Ce plan est baptisé "Objectif terres 2020" et définit un modèle économiquement productif et écologiquement responsable, conformément aux orientations définies en novembre par l'Union européenne» (UE), a ajouté le ministre.
Depuis plusieurs semaines, le monde agricole attend avec impatience du gouvernement la traduction française de ce réaménagement, décrété par les 27 pays de l'UE en novembre.
Michel Barnier a indiqué mercredi qu'il ne devrait finalement détailler les modalités de ce réaménagement, un temps annoncées avant l'ouverture du Salon de l'agriculture samedi, que lundi prochain. Avant d'en avoir entendu le contenu, le monde agricole a déjà exprimé ses inquiétudes.
Surtout, les exploitants appréhendent que le chef de l'Etat ne suive le tournant libéral imposé selon eux par Bruxelles et n'adopte, comme c'est déjà le cas dans certains pays européens, le système des aides uniformes à l'hectare, quel que soit le type de culture pratiqué. «Il n'est pas question de cela», a tenu à rassurer mercredi le ministre de l'Agriculture, qui défend le principe d'un «réaménagement ambitieux mais raisonnable». «Nous allons resserrer les aides, les faire converger, mais il n'y aura pas de surprise», a-t-il promis en rappelant que cette modification se ferait «dans le cadre d'un budget stable».
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