Les syndicats agricoles, FNSEA, Confédération paysanne et Coordination rurale, qui ont rencontré, samedi, au Salon de l'agriculture, le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, se montraient peu enthousiastes après la table ronde. Le président de la FNSEA s'est toutefois félicité de « la détermination affichée du président » de défendre les agriculteurs.
« La réunion a été utile mais cela ne règle pas tout », a affirmé Jean-Michel Lemétayer. Il a également salué le « pragmatisme » de l'Etat en matière d'environnement.
« Le président a affiché beaucoup de volonté. Mais il faudra que tout ça soit suivi d'actes. Malgré cette réunion, on n'est pas encore sorti de la crise », a-t-il ajouté.
Le président de la Coordination rurale, François Lucas, a déclaré pour sa part que Nicolas Sarkozy « nous a donné de l'espoir pour 2013 mais ne nous a proposé aucune solution immédiate à la crise très grave ».
La Confédération paysanne a quant à elle considéré, dans un communiqué, que les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy « sont inadaptées pour les emprunts (qu'il faudra rembourser) » et « totalement déconcertantes sur la possible remise en cause des engagements du Grenelle ».
Le syndicat regrette aussi que la contractualisation et les systèmes d'assurances prévus par la loi de modernisation (LMA), doivent « faire office » de seules solutions politiques de moyen terme.
Les quelques bonnes nouvelles sont « la taxe sur le foncier qui change de destination, le maintien de la prime à l'herbe, la confirmation de la volonté d'une Pac plus juste et enfin une allusion à l'interdiction de la vente à perte pour les agriculteurs », selon la Confédération paysanne.
Le Modef a estimé, dans un communiqué, que le plan de soutien annoncé par le chef de l'Etat « ne suffira pas à combler les 9 milliards de pertes ».
« L’Etat doit prendre ses responsabilités. Il doit donner les moyens aux agricultrices et aux agriculteurs français de pouvoir envisager l’avenir sereinement. Nous voulons tout simplement vivre de notre travail et pour cela obtenir des prix rémunérateurs pour nos productions », ajoute le syndicat.
« Nous ne voulons pas que les terres agricoles en friche deviennent la proie des spéculateurs immobiliers, mais que des jeunes puissent s’y installer nombreux pour retrouver une agriculture forte qui assurera à notre pays son indépendance alimentaire », conclut le Modef.
Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a tenté de rassurer des agriculteurs, en visitant, samedi, le Salon de l'agriculture, à Paris, où il s'est engagé à défendre, y compris à Bruxelles, un « secteur stratégique et majeur » pour l'économie française.
Il a annoncé une augmentation de 800 millions d'euros de prêts bonifiés accordés par les banques, ainsi qu'un complément de 50 millions d'euros de prise en charge d'intérêts d'emprunt, qui s'ajoute aux 100 millions d'euros déjà accordés dans le cadre du Fonds d'allègement des charges.
Nicolas Sarkozy a en outre chargé les ministres de l'Agriculture et de l'Ecologie de « tenir, dès la semaine prochaine, un premier groupe de travail autour d'une nouvelle méthode d'analyse des mesures environnementales en agriculture ».
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