«Jamais un Space ne s'est ouvert dans un tel contexte pour les productions animales, a reconnu mardi matin Jean-Michel Lemétayer lors de la conférence de presse de présentation du salon qu'il préside. L'ambiance sera forcément particulière. On parle beaucoup de lait, mais il y a aussi le porc et la viande bovine. Il n'y a pas de meilleur rendez-vous pour que le ministre prenne le pouls de l'élevage français.» La vingt-troisième édition du salon breton se tiendra du 15 au 19 septembre prochain au parc des expositions de Rennes (Ille-et-Vilaine).
Les organisateurs restent toutefois confiants. Le salon fait le plein avec 1.300 exposants annoncés. «Nous avons encore optimisé nos surfaces et gagné 1.200 m² net d'exposition, comptabilise Paul Kerdraon, le commissaire général du Space. Nous franchirons pour la première fois le cap des 60.000 m² net». En ce qui concerne la visite, le nombre d'invitations vendues aux exposants reste au même niveau que les années précédentes.
«On ne sera plus en 2008, année d'euphorie dans le secteur laitier, poursuit Jean-Michel Lemétayer. C'est peut-être une raison supplémentaire de tenir ce salon. Je crois très important que les éleveurs puissent discuter avec leur amont et leur aval. Se rencontrer, discuter et peut-être s'engueuler. Plus que jamais, le Space sera un lieu d'échange.»
Le leader syndical a en revanche refusé d'émettre une position sur la grève du lait, idée soutenue par l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli). «Je répondrai demain, a lancé Jean-Michel Lemétayer [lors de la conférence de presse de rentrée de la FNSEA, NDLR]. Le Space ne rentre pas dans le jeu médiatique de l'Apli.»
La conférence de presse de la FNSEA se tiendra à l'issue d'une réunion du bureau du syndicat, élargi à ses associations spécialisées, pour arrêter une position sur la façon dont «nous allons traiter la situation actuelle, extrêmement grave en termes de revenu. Il va falloir peser sur la manière dont le gouvernement envisage l'avenir de l'agriculture. On ne peut pas se contenter de mesures conjoncturelles».
Jean-Michel Lemétayer s'est en revanche réjoui du rapprochement d'Entremont Alliance avec le groupe Sodiaal. «Ses producteurs ont beaucoup perdu. Ils auraient aimé être payé au niveau de l'accord du 3 juin 2009 sur le prix du lait. Il faut trouver une solution de portage pour la façon dont ils seront impliqués dans l'entreprise. Je vois mal qu'on leur demande de l'argent maintenant.»