Monsanto, poursuivi pour publicité mensongère pour le « Round Up », a été condamné vendredi à payer une amende de 15 000 euros par le tribunal correctionnel de Lyon.
Un ancien président de Monsanto Agriculture France, dont le siège est à Bron (Rhône), était poursuivi pour avoir présenté, à tort selon les plaignants - des associations de défense de l’environnement et des consommateurs - l’herbicide comme « biodégradable » et laissant « le sol propre » après usage.
Basée à Ecully (Rhône), la société Scotts France, qui distribue le Round Up, était poursuivie pour les mêmes faits et a également été condamnée à une amende de 15 000 euros.
Le procès avait été reporté deux fois. Le tribunal avait été saisi en 2001 à la suite d’un rapport de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et d’une plainte des associations Eau et rivières de Bretagne, et Consommation, logement et cadre de vie (CLCV).
Selon ces associations, qui se sont constituées parties civiles, le glyphosate, principale matière active du Round Up, est classé « dangereux pour l’environnement » et « toxique pour les organismes aquatiques » par les autorités européennes.
Le tribunal a également condamné vendredi les deux responsables à payer solidairement 5 000 euros de dommages et intérêts à Eau et rivières de Bretagne et 3 000 euros à CLCV.
Le jugement sera en outre publié dans le quotidien Le Monde, ainsi que dans la revue Maison et Jardin.
« Ce jugement ne remet pas en cause l’utilité des produits de la gamme Round Up », a déclaré vendredi Yann Fichet, porte-parole de Monsanto France, qui a ajouté que sa société envisageait de faire appel. « Il existe une relation de confiance entre nos produits et ses utilisateurs et nous pensons que les consommateurs continueront à utiliser le Round Up », a-t-il souligné.
Pour Eau et rivières de Bretagne, « cette condamnation, qui met fin au mensonge de Monsanto, remet les pendules à l’heure » et « constitue une excellente nouvelle pour la protection de l’eau ».
« Elle aidera sans nul doute à la nécessaire prise de conscience collective et aux changements de comportements qui s’imposent pour améliorer la qualité de nos ressources naturelles », affirme l’association dans un communiqué. Et de rappeler : « l’article 36 de la loi sur l’eau adoptée le 30 décembre dernier par l’assemblé nationale renforce cette interdiction en prohibant « les publicités pouvant donner une image exagérément sécurisante ou de nature à banaliser leur utilisation ».