Les salariés de l'agriculture encourent de nombreux risques professionnels (contraintes physiques, bruit, agents chimiques). Mais ils se disent également mieux informés, considérés et épaulés que ceux des autres secteurs d'activité, enseigne une étude du ministère du Travail.
Dans les secteurs de l'agriculture et de la construction, les salariés signalent moins souvent qu'ailleurs avoir des difficultés pour « effectuer leur travail correctement », indique cette enquête de la Dares (1), qui a porté sur les risques professionnels en 2010. Ainsi, seulement 10 % des salariés de la construction et 9 % des salariés agricoles déclarent manquer de moyens matériels (contre 17 % de l'ensemble des salariés), et seulement 7 % des salariés agricoles estiment manquer d'informations (contre 15 % en général).
Selon l'enquête, 29 % des salariés estiment ne pas « bénéficier d'un soutien satisfaisant dans les situations difficiles », 15 % déclarent ne pas « recevoir le respect qu'ils méritent de la part de leurs collègues », et 31 % « de la part de leurs supérieurs ». Les salariés de l'agriculture et, dans une moindre mesure, de la construction déclarent moins fréquemment que les autres manquer de soutien en cas de difficultés ou ne pas recevoir le respect qu'ils méritent, notamment de leurs supérieurs.
Attention au bruit et aux postures corporelles
Plus de la moitié des salariés du secteur de la construction sont exposés à des bruits supérieurs à 85 dB, contre 18 % de l'ensemble des salariés. Les salariés de l'industrie et de l'agriculture sont, eux aussi, fréquemment concernés (respectivement 39 % et 38 %). Être exposé à un bruit supérieur à 85 dB pendant 20 heures par semaine ou davantage est « particulièrement nocif pour l'audition », souligne l'enquête. Cette situation touche avant tout les salariés de l'industrie (17 %) et, dans une moindre mesure, ceux de la construction (11 %) et de l'agriculture (10 %), contre 5 % pour l'ensemble des salariés.
L'enquête de la Dares montre également que 38 % des salariés sont exposés à une contrainte physique intense. La construction (62 %) et l'agriculture (54 %) sont les secteurs les plus touchés. Parmi ces contraintes physiques intenses, les contraintes posturales (à genoux, maintien des bras en l'air, postures accroupies, en torsion, etc.), deux heures ou plus par semaine, concernent 20 % des salariés en moyenne, mais près de la moitié des salariés de la construction et plus d'un tiers des salariés de l'agriculture. La répétition d'un même geste ou d'une série de gestes à une cadence élevée, 20 heures ou plus par semaine, « concerne en premier lieu l'agriculture et l'industrie ».
Produits chimiques et agents biologiques
En 2010, un salarié sur trois était exposé à au moins un produit chimique dans l'exercice de son activité. Les salariés de la construction et de la fonction publique hospitalière (FPH) sont les plus fréquemment exposés (respectivement 61 % et 55 %), suivis par ceux de l'industrie (45 %) et de l'agriculture (43 %). La multi-exposition (à au moins trois agents chimiques) touche 29 % des salariés de la construction et 25 % des agents de la FPH, les salariés de l'industrie et de l'agriculture étant eux aussi plus concernés que la moyenne. Dans le secteur agricole, 37 % des salariés sont exposés à des agents biologiques, principalement au contact d'animaux.
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(1) Dares : Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail et de l'emploi.
A télécharger :
- « Les risques professionnels en 2010 » : de fortes différences selon les secteurs (Dares) – Février 2013, n° 010