La FNSEA a indiqué mardi que la hausse du revenu agricole en 2007 vient «combler des années de "vache maigre" supportées par de nombreux agriculteurs». Néanmoins, les secteurs ovins, des fruits et légumes, porcins et avicoles «connaissent de grandes difficultés», précise le syndicat qui estime que «seule l'organisation et la solidarité permettront de passer ce cap». La FNSEA rappelle qu'«à l'heure où la Commission européenne propose de démanteler encore plus les outils de régulation de marché, l'extrême volatilité des prix est cause de déséquilibres et peut avoir des conséquences tant pour les agriculteurs que pour les consommateurs».
La prévision de revenu des agriculteurs est «aberrante et hasardeuse», a indiqué mardi la Coordination rurale (CR). Dans un marché dérégulé et spéculatif, le prix de vente des produits agricoles a pu varier à des valeurs extrêmes. «L’évolution moyenne annoncée dissimule une dispersion des revenus qui vont d’un extrême à l’autre avec des agriculteurs en grande difficulté et d’autres qui renouent enfin avec les bénéfices», souligne le syndicat. Selon la CR, le responsable serait la Pac, qui, en abandonnant ses outils de régulation, «met en danger l’équilibre des exploitations, mais aussi l’ensemble de l’économie, tout comme la sécurité alimentaire».
De son côté, la Confédération paysanne pointe également du doigt un «mélange hétérogène» et observe que sur le long terme, «le revenu des paysans progresse moins rapidement que celui des autres catégories professionnelles». La Confédération paysanne dénonce «la dérégulation mise en place avec la Pac 2003 et le découplage des aides». L’amélioration des revenus est due, en partie, à la disparition de 3% des paysans, souligne le syndicat. La Confédération paysanne juge par ailleurs «intéressante» la proposition de Michel Barnier, de transférer 10% des aides directes pour venir conforter certaines filières en difficulté.
Luc Guyau, président de l’Assemblée permanente des chambres d'agriculture, s'est déclaré satisfait de l’évolution globale du revenu agricole. «Progressivement, l’écart avec l’ensemble des Français se réduit», a-t-il déclaré. Devant l’instabilité inquiétante des marchés agricoles, il demande de «revoir l'affectation des aides à l’agriculture pour tenir compte de la réalité des marchés» et d'installer «une politique de gestion des nouveaux risques liés à la volatilité des prix».