accueil  Accueil / Actualités / Revenu 2006 : la hausse des prix soulage les trésoreries

Revenu 2006

La hausse des prix soulage les trésoreries

Publié le jeudi 21 décembre 2006 - 16h14

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

Tous secteurs confondus, la forte hausse estimée par le Service statistiques du ministère de l’Agriculture (Scees) compense à peine les reculs importants de 2004 et 2005. Le revenu par exploitant en termes réels retrouve son niveau de 1990 après huit ans de repli continu. Il s’établit en moyenne à 22 000 euros par actif non salarié contre 21 000 en 1991 alors que l’on dénombrait 30 % d’exploitants en plus !

Les résultats de 2006 n’ont donc rien de glorieux puisqu’ils confirment de nouveau la fuite de valeur ajoutée produite par la « Ferme France » vers les autres secteurs de la filière agroalimentaire.

Le redressement des comptes des exploitations en 2006 est d’abord lié à des prix agricoles supérieurs de 5,9 % en moyenne à ceux de l’an dernier (source Scees), tous secteurs confondus. Les céréales ont pris 20 % depuis janvier (+ 45 % au cours des six derniers mois). La baisse en volume de la production agricole française de 2,4 % a soutenu la hausse des prix mondiaux avec l’annonce au début de l’été de récoltes mondiales de céréales décevantes.

Autre facteur qui a soutenu la croissance du revenu : une consommation réduite d’intrants. Les agriculteurs ont utilisé 10 % d’engrais et 6 % de produits phytosanitaires en moins. La baisse en volume des achats a compensé les augmentations intervenues depuis le 1er janvier et estimées par le Scees à 9 % et 7 % respectivement.

La conjoncture céréalière au début de la campagne précédente ne permettant pas d’espérer de bons résultats pour 2006, les exploitants ont probablement été poussés à lever le pied sur leurs intrants. Les exonérations partielles de la TIPP et de la TFNB et, le repli des carburants depuis août sont bien tombés.

Dans le secteur animal, même constat : la maîtrise des charges alimentaires malgré la sécheresse a permis aux éleveurs de profiter pleinement du bon niveau des cours. Toutefois, les chiffres publiés par le Scees relatifs à la consommation d’aliments « volailles » confirment le déclin de l’aviculture.

Résultat, la bonne conjoncture a eu immédiatement un impact très favorable sur la situation financière des exploitations hors secteur viticole. A condition toutefois pour les céréaliers de ne pas avoir vendu trop tôt sa récolte. Selon un sondage BVA paru chez notre confrère Agro-Distribution de décembre, les agriculteurs n’ont jamais été aussi nombreux (38 %) depuis cinq ans à constater que leur trésorerie ne s’est pas dégradée en l’espace d’un an.

Les exploitations de « grandes cultures » sont les grands gagnants de l’année (hausse moyenne de 38 % du revenu) après avoir touché le fond l’an passé. La valeur de la production de pommes de terre progresserait de 29 % malgré des récoltes inférieures de 4 % en volume. Dans un environnement en mutation du fait de la réforme du marché communautaire du sucre et de la réorientation des surfaces pour la production d’éthanol, moins de betteraves industrielles ont été récoltées. Mais la rentabilité médiocre de cette culture (hors DPU) est cette année compensée par les autres productions végétales.

La seconde hausse consécutive du revenu des éleveurs de bovins viande et bovins lait permet à ces derniers de retrouver le niveau de 2003. La revalorisation de l’ADL atténue cette année encore les baisses du prix du lait. En revanche, on a observé un nouveau tassement des revenus des producteurs d’ovins viande en raison d’un nouveau recul de la production (-2 %) dans un contexte de prix modérément orientés à la hausse (+ 2 %). Le revenu par actif non salarié équivaut dorénavant à 84 % de la moyenne nationale contre 50 % environ avant l’instauration des aides directes.

La situation de l’élevage hors sol est contrastée avec des producteurs de porcs qui voient leur situation s’améliorer grâce à des cours plus fermes tandis que les aviculteurs continuent de souffrir des conséquences de la crise aviaire dans un contexte de baisse de production continue (la crise de la grippe aviaire a accentué le phénomène).

Après une année catastrophique, le secteur des fruits et légumes profite de l’embellie conjoncturelle. La valeur de la production a augmenté de 13 %. Les prix des poires ont crû de 27 % et ceux des pêches de 28 %. Les légumes et les produits de l’horticulture ont aussi profité de la conjoncture favorable des marchés mais très sensibles aux augmentations du prix de l’énergie et du coût du travail salarié, l’évolution de leur revenu reste mal orientée. Les producteurs accusent une baisse annuelle de 15 % en moyenne depuis 2002.

Concernant les soutiens publics à l’échelle de la ferme France, le découplage des aides se traduit par par une hausse en 2006. Ils s’élèveraient à 9,96 millions d’euros contre 9,69 millions l’an passé. La revalorisation de l’ADL et la réforme du sucre expliquent globalement cette évolution.

Évidemment, le découplage induit une redistribution des enveloppes budgétaires : les exploitants toucheraient cette année 7,51 milliards d’euros de subventions d’exploitation dont 5,65 milliards d’euros de paiements uniques qui ont été versés en décembre. L’absence de crise de filière importante conduit à une baisse de 48 millions d’euros des sommes versées au titre des calamités.

Seuls 2,45 milliards de subventions sur les produits (aides couplées animales et végétales) ont été versés contre 7,49 milliards en 2005 sous forme d’aides directes. Les subventions d’exploitations (aides agri-environnementales, gel des terres, ICHN) étaient alors de 2,20 milliards d’euros.

(1) Exploitations professionnelles de plus de 12,5 ha équivalent blé prises en compte. Toutes exploitations confondues, la hausse est de 15 %.

Frédéric Hénin


Ces articles peuvent également vous intéresser :

Dernières Actualités
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK