Le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, a tenu à rappeler, dans une lettre ouverte publiée vendredi, «quelques vérités sur la retraite agricole», «à tous ces bien-pensant, dont les propos choquent les agriculteurs».
Il a ainsi réagi à une polémique selon laquelle des caisses de MSA feraient preuve d'indulgence pour la validation des trimestres arriérés (notamment pour les années d'aide familial entre 14 et 21 ans) afin de faire bénéficier aux agriculteurs et aux salariés agricoles de la retraite anticipée.
Dans un récent rapport, le conseil d'orientation des retraites (Cor) a estimé qu'environ un quart des départs anticipés pour carrière longue se fait avec la régularisation de trimestres anciens, dans le régime général. Cette part serait de un tiers pour les salariés du régime agricole et de 40% pour les agriculteurs. Le Cor a souligné la nécessité de «vérifier le bien-fondé de ces régularisations et de limiter les recours abusifs au dispositif».
«Certains stigmatisent aujourd’hui le monde agricole, estimant que les règles pour bénéficier d’une retraite anticipée avant 60 ans font l’objet d’arrangements», déplore Jean-Michel Lemétayer. «Ils s’imaginent même qu’aujourd’hui, il suffit de trouver deux faux témoins pour avoir le droit de racheter des années pour partir plus tôt à la retraite en agriculture», ajoute-t-il.
Appelant à la «décence», le président de la FNSEA explique que son syndicat s'est battu pour que «les agriculteurs aient la possibilité, comme les autres assurés, de partir à la retraite avant 60 ans lorsqu’ils ont débuté leur carrière de manière précoce».
«Les agriculteurs ne pouvant cotiser qu’à compter de 21 ans, il a bien fallu leur permettre de racheter les années de 14 à 21 ans pour pouvoir partir avant 60 ans après 40 années d’activité.»
«Aujourd’hui, on remet en question ces possibilités de rachat estimant que les conditions sont trop souples. Pourtant, ce sont aujourd’hui moins de 20.000 personnes qui ont pu en bénéficier», précise Jean-Michel Lemétayer. «20.000 qui ont pu partir à la retraite alors qu’ils ont débuté leur activité à 14, 15 ou 16 ans. 20.000 qui ont pu racheter des années au cours desquelles ils n’ont pas été scolarisés, au cours desquelles ils n’ont pas travaillé à l’extérieur de l’exploitation familial.»
«Je pense qu’il n’y a là rien d’indécent. Bien au contraire. C’est pourquoi à l’aube d’un nouveau rendez-vous sur les retraites, la FNSEA affirme qu’elle continuera à se battre pour l’amélioration des retraites agricoles», affirme le responsable syndical.
«Faire passer au-dessus du seuil de pauvreté les retraités qui ont travaillé toute leur carrière, avoir des retraites minimales équivalentes à 75% du Smic, donner un droit de réversion à la RCO*. Voilà nos propositions.»
(*) Retraite complémentaire obligatoire.