La revue consumériste « Que choisir » a analysé les teneurs en résidus de pesticides de 92 bouteilles de vins issues de toutes les régions de France. Elle vient de publier les résultats de ce travail dans son numéro d’octobre. Quels que soient la région d’origine ou le mode de production, tous en contiennent des traces. Certaines affirmations du journal paraissent erronées.
Premier constat, tous les vins contiennent des résidus, ne serait-ce qu’à l’état de traces, y compris les vins bios. « Sur les 165 molécules recherchées, 33 ont été détectés », détaillent les rédacteurs de l’article, tout en précisant que les « teneurs restent toutes largement inférieures aux limites maximales de résidus (LMR), fixées pour les raisins de cuve ».
Imprécisions
L’enquête précise encore que, sur les 33 molécules détectées dans les vins analysés, « sept (benthiavalicarb ip, iprodione, iprovalicarbe, procymidone...) sont classées cancérigènes et/ou toxiques pour la reproduction ou le développement ou encore perturbateur endocrinien ».
Vérification faite sur le site Agritox de l’Anses, l’iprovalicarbe est exempté de classement toxicologique, le benthiavalicarbe et l’iprovalicarbe sont simplement « susceptibles de provoquer le cancer ». Quant à la procymidone, on est surpris de la trouver dans la liste de « Que choisir », car cette matière active est interdite depuis 2008 au moins.
Le magazine a analysé dix bouteilles de vins bios. Il explique que « la plupart ne contiennent qu’un ou deux résidus à l’état de traces. Toutefois, quatre bouteilles sur les dix bios analysées hébergent des teneurs non négligeables de phtalimide, un métabolite du folpel ».
Record
L’enquête montre encore que cinq bordeaux remportent la palme avec des quantités totales de résidus allant jusqu’à 1.682 µg/kg pour le graves blanc Château Roquetaillade le Bernet 2011. Le bordeaux rouge Mouton Cadet 2010 bat le record du nombre de molécules différentes détectées avec 14 résidus retrouvés pour un total de 450 µg/kg de résidus, sachant que certaines matières actives sont seulement à l’état de traces détectables mais non quantifiables.
Les vins du Languedoc, de Provence et de la vallée du Rhône sont moins contaminés, ce que la revue explique comme une conséquence d’un climat plus sec imposant moins de traitements des vignes.
« Que choisir » estime qu’il faudrait instaurer des LMR de résidus sur le vin et non pas uniquement sur le raisin.
(Article initialement publié sur www.lavignemag.fr)