Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, a estimé mercredi que « la disparition de beaucoup de syndicats intercommunaux », encouragée par la réforme territoriale votée la veille par l'Assemblée nationale, pouvait représenter « plusieurs milliards d'euros d'économies ».
« Les grandes économies se feront par la baisse des dotations. Ainsi que par la disparition de beaucoup de syndicats intercommunaux. Il en existe 13.500 qui dépensent 9 milliards de frais de fonctionnement. Je pense qu'on peut diviser par 2 ou 3 ce chiffre. C'est un gisement de plusieurs milliards d'économies », déclare la ministre dans une interview au quotidien Les Echos.
Interrogée sur le maintien des conseils départementaux, dont la suppression avait été envisagée par Manuel Valls, Mme Lebranchu répond que « le souci numéro un des citoyens reste la solidarité. En conservant les départements, nous répondons à cette attente. Dès lors, il n'y a pas de raison que les citoyens s'inquiètent du devenir des prestations pour les personnes âgées, les personnes en situation de handicap ou les enfants. Ce n'est pas en temps de crise qu'il faut fragiliser la collectivité de la solidarité ».
Plusieurs décrets « dès la mi-2015 »
La ministre assume aussi sa divergence avec « les maires de l'AMF (1) et son président, François Baroin, arc-boutés pour maintenir la commune comme seule collectivité territoriale ». Selon elle, « la montée en puissance des intercommunalités (...) est inéluctable ». L'état du texte, qui doit repartir au Sénat, « conduit à la fusion de 43 % des intercommunalités de France (soit plus de 900), ce qui sera une vraie révolution », précise-t-elle.
Se félicitant que la majorité ait « réussi à convaincre jusque dans le groupe UDI », Marylise Lebranchu entend « aller vite ». « Nous prendrons les décrets dès la mi-2015 sur les communes nouvelles, sur les fusions de départements et sur les syndicats. Les instructions aux préfets partiront sitôt la loi promulguée », assure-t-elle.
(1) Association des maires de France