Les propositions de réforme de la Pac ne sont « pas à la hauteur des enjeux agricoles », estime le Modef dans un communiqué du 27 juin 2013.
« La Commission, le Conseil et le Parlement européens sont parvenus à un accord, mercredi 26 juin 2013 à Bruxelles. Ce trilogue européen n'a tiré aucun enseignement de la crise économique, sociale et environnementale qui frappe de plein fouet notre agriculture. »
« Le plafonnement des aides, fixé à 300.000 € par le Parlement européen, est révoltant pour les petites et moyennes exploitations. Cette négociation aurait dû être l'occasion de revoir le système de distribution des aides pour créer une nouvelle dynamique nécessaire à une installation soutenue dont le pays a besoin pour assurer son indépendance alimentaire en quantité et qualité disponible à des consommateurs légitimement plus exigeants. Les aides directes versées à la surface favorisent les agrandissements et la spéculation foncière. Le Modef réclamait que ce plafond soit réduit à 150.000 €. »
« Néanmoins, la dégressivité des aides à partir de 150.000 € par exploitation et la possibilité de bénéficier du paiement dit "redistributif", qui correspond à une surprime des 50 premiers hectares de chaque exploitant, constituent une avancée historique de la Pac. »
« Le verdissement de la Pac était un des objectifs nouveaux. La diversification des assolements telle que définie par la nouvelle Pac n'impose pas de rotation de cultures. Le Modef proposait que ce critère de rotation soit intégré dans le projet et que les cultures de protéagineux graine ou fourragers soient rendus obligatoires. La présence de surfaces d'intérêt écologique devrait être en faveur des pratiques bénéfiques pour l'environnement et construites sur la base de projets collectifs. »
« Le ministre de l'Agriculture a annoncé une priorité sur l'élevage au travers d'un taux renforcé pour les aides couplées. Le Modef revendique une harmonisation des aides entre céréaliers et éleveurs pour assurer la pérennité des élevages, seul garant de l'avenir des zones défavorisées. »
« Globalement, le trilogue européen, dans ses propositions sur la réforme de la Pac, n'est pas à la hauteur des enjeux agricoles. Une agriculture rémunératrice, solidaire, durable et responsable serait une source d'emplois importante, permettrait d'installer des jeunes afin de renouveler les générations et maintenir la vie sur les territoires ruraux », conclut le communiqué.