A l’occasion de leur assemblée générale mardi, les producteurs français de légumes pour l’industrie ont demandé le maintien de l’article 51 dans le cadre de la réforme de l’organisation commune de marché (OCM) des fruits et légumes.
Cet article exclut certaines productions du régime de paiement unique, dont les fruits et légumes et les pommes de terre. Le supprimer reviendrait selon eux à mettre directement en concurrence les producteurs historiques ne bénéficiant pas de droits à paiement uniques (DPU) avec les céréaliers qui, s’ils décidaient d’opter pour la culture de légumes, conserveraient les aides.
«L’absence de DPU constituerait une distorsion de concurrence insupportable pour les producteurs historiques de légumes d’industrie. Cette distorsion pourrait atteindre jusqu’à 20% du chiffre d’affaires», a estimé Alain Morice, président du Comité économique national agricole des légumes à destination industrielle (Cénaldi).
La Commission européenne a affirmé depuis le début sa volonté de supprimer l’article 51 et d’instituer le découplage total à l’occasion de la réforme de l’OCM fruits et légumes. Cela pourrait faire l’objet d’un accord politique à l’occasion du conseil des ministres qui se tiendra les 11 et 12 juin prochains.
La Confédération paysanne a quant à elle dénoncé une réforme qui «va tendre à faire disparaître dans sa diversité et sa qualité la production des fruits et légumes sur le sol européen, sans rendre les prix plus accessible aux consommateurs puisque le concentration excessive de l’aval n’est pas remise en cause». Enfin le syndicat craint «un afflux massif de produits importés» qui «n’autorisera pas un contrôle poussé des risques inhérents aux conditions de production dans les pays tiers».