L'impact de la sécheresse ne semble pas avoir trop affecté les rendements des blés précoces. Au contraire, les colzas, plutôt décevants par rapport à 2009, année certes exceptionnelle, ont plus souffert.
Pour le colza, les problèmes d'implantation à l'automne, l'hiver froid et long et la sécheresse du printemps ont engendré des pertes de pieds irrécupérables. « Les colzas ne ressemblaient à rien cette année », lance un opérateur. Les rendements sont très hétérogènes selon les types de sol et s'étalent par exemple entre 10 et 40 q/ha dans le Centre, avec une moyenne de seulement 30-35 q/ha. Les parcelles ne dépassent pas 25 q/ha de moyenne en Lorraine, tandis qu'en Champagne-Ardenne, les rendements sont inférieurs de 15 % à ceux de 2009.
C'est meilleur en Picardie et en Bretagne pour l'instant (30-40 q/ha), ainsi qu'en Bourgogne, avec 32 q/ha de moyenne. Plus au Sud, c'est plutôt le manque de chaleur à la floraison et l'excès d'eau qui pénalisent les rendements : 25-30 q/ha dans le Sud-Ouest, 20 q/ha dans le Poitou-Charentes. Dans le Rhône-Alpes, la récolte est normale, sans plus.
Les récoltes de colzas, pas toujours mûrs, sont plutôt en retard, et il n'est pas rare de voir des parcelles de blé moissonnées avant l'oléagineux au nord. Les premiers échos sont plutôt prometteurs, mais inférieurs à l'année dernière.
« Nous sommes agréablement surpris en blé », peut-on entendre en Bourgogne, Bretagne, Champagne-Ardenne et Pays de la Loire. Même si les rendements sont, là encore, très variables entre les parcelles, selon la quantité de pluie reçue au printemps. En Picardie et Nord-Pas-de-Calais, les premiers blés récoltés ne sont pas mal, mais reste à savoir si le coup de chaud de juin a entamé le potentiel des variétés tardives. Certaines zones ont, par ailleurs, été grêlées.
En revanche, dans le Centre, c'est plus mitigé : si l'Indre et le Cher sont plutôt satisfaits, avec des blés à 70-75 q/ha, les autres départements sont déçus par des rendements très hétérogènes : de 40 à 80 q/ha, soit 10 % de moins qu'en 2009. Les blés durs sont corrects. Déception aussi en Lorraine, Normandie, Ile-de-France, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes dans les terres superficielles où le manque d'épis se fait sentir : « Ce n'était pas l'année des petites terres et des plateaux », résume un conseiller dans la Meurthe-et-Moselle.
Les résultats sont très bons dans le Sud, notamment en blé dur, où l'année est record (de 55 à 65 q/ha). En blé tendre, les 75-80 q/ha ne sont pas rares, grâce à la pluie d'avril tombée au bon moment. La bonne surprise vient aussi de la qualité des blés tendres sur tout le territoire : les PS sont régulièrement au-dessus de 80 kg/hl et les protéines sont correctes. Mais les pluies annoncées à la fin de la semaine pourraient noircir un peu le tableau.
Pois : des rendements plutôt satisfaisants Les rendements des pois de printemps sont meilleurs que l'an dernier dans le Midi-Pyrénées (30-40 q/ha) et dans le Rhône-Alpes (40-45 q/ha). Les pois ont bénéficié de pluies en mai dans ces régions, contrairement au Poitou-Charentes, où les rendements sont nettement inférieurs à ceux de 2009, aux alentours de 35 q/ha, même en parcelles irriguées. Plus au nord, les récoltes sont en cours : les rendements sont corrects en Bourgogne (50-55 q/ha), dans le Centre, en Ile-de-France et en Champagne-Ardenne (50 q/ha), plus moyens en Bretagne (45-50 q/ha). En pois d'hiver, les résultats sont plutôt satisfaisants. |