Selon les dernières estimations d’Arvalis, le rendement du maïs grain atteint en moyenne 93,5 q/ha en 2009. La production dépasserait les 15 millions de tonnes. Ce sont de bons résultats compte tenu d’un mois d’août chaud et sec. L’année a ainsi permis de démontrer le progrès génétique vis-à-vis du stress hydrique (estimé à 1,3 q/ha/an). Mais la préparation des sols (bonnes conditions de semis, peuplement...) a aussi été décisive. Avec des écarts entre variétés «jamais vus jusqu’à présent», le choix variétal a en revanche été discréminant.
«Les agriculteurs ont su mettre à profit les atouts climatiques de l’année, grâce à des semis plus précoces», souligne Jean-Paul Renoux, d’Arvalis. Ces derniers, mis en place entre la fin demars et le début d'avril, ont cette année été favorisés par de bonnes conditions pédoclimatiques au printemps.
Contrairement à 2008, année très homogène en termes de résultats, le rendement de 2009 résulte de trois composantes. Tout d’abord, des maïs en sec, semés tardivement, mal implantés et victimes de la sécheresse en août (50-70 q/ha). Les maïs bien irrigués et semés tôt présentent des très bons rendements, voire exceptionnels, avec une moyenne d’exploitation autour de 140-150 q/ha. Et entre les deux se situent à 90 et 120 q/ha les maïs semés tôt qui ont profité de la pluie ou ceux qui ont été assez bien irrigués (arrêt vers le 15-20 août).
L’humidité à la récolte s’est souvent trouvée en dessous de la normale, à 24% en moyenne avec 5 points de moins que l’an dernier. Or, comme le rappelle Jean-Paul Renoux, un point de séchage économisé correspond au gain d’au moins un quintal.
Avec de forts salissements, l’année a été assez difficile à gérer au niveau du désherbage. Si les maladies n’ont quasi pas été présentes, les ravageurs ont fait parlé d’eux, à commencer par des dégâts croissants d’oiseaux. Autre point: le retour des scutigérelles et l’apparition de nouveaux ravageurs (noctuelles). Toutefois, le prix des spécialités homologuées ou encore les restrictions réglementaires ont limité les applications: seul un tiers des surfaces a été traité.
Du côté de l'ensilage, Arvalis tire aussi un bilan positif de la campagne en termes quantitatifs avec des rendements jugés très bons en Bretagne et exceptionnels en Normandie. En revanche, «ils sont hétérogènes dans les Pays de la Loire, annonce Bertrand Carpentier. Cela reflète l'étalement des semis. Dans la région Nord-Pas-de-Calais, ils sont exceptionnels. On a mesuré jusqu'à 24 t/ha dans les Flandres».
Pour ce qui est des aspects qualitatifs, au cours de la campagne de 2009, les ensilages affichent un taux de matière sèche moyen de 35,8%. C'est 5,8 points de plus que sur la période de référence (2002-2007) utilisée par Arvalis. La teneur en amidon est de 34,3% contre 29,7% pour la période de référence. «Ces ensilage nécessiteront une complémentation pour apporter de la fibre sans ajouter d'amidon, alerte Bertrand Carpentier. L'ensilage d'herbe conviendra bien.»
Arvalis prévient également qu'il faudra être prudent à l'ouverture des silos. «Avec des maïs très secs, il peut y avoir un problème de porosité du silo, poursuit-il. A l'ouverture, l'air entrant peut réactiver des micro-organismes entraînant un échauffement du front d'attaque. J'ai aussi observé des pourritures juste sous la bâche sur des maïs très secs, ainsi que des boules de moisissure dans la masse de silos mal tassés.»
