Le service de la statistique agricole vient de réactualiser sa fiche d'identité sur la viticulture en tenant compte des chiffres du dernier recensement agricole. Derrière les moyennes, de grandes disparités régionales apparaissent. Par exemple, la surface moyenne d'une exploitation viticole est de 9 ha au niveau national mais elle est de 2,4 ha en Champagne contre 25 ha en Corse.
En 2010, le vignoble métropolitain occupait 788.700 ha entretenus par 87.400 exploitations.
Depuis 2000, les vignes productrices de raisin de cuve ont perdu 11 % de leur superficie. Le recul affecte la plupart des bassins mais il est particulièrement marqué dans la partie méridionale, notamment dans la vallée du Rhône, en Provence et surtout dans le Languedoc-Roussillon. En revanche, le vignoble reste stable dans les Charentes et il croît en Alsace et en Champagne.
Parmi les exploitations spécialisées en viticulture, les deux tiers produisent essentiellement des vins d'appellation. Ces dernières rassemblent 62 % des superficies. Si certains bassins ne produisent quasi que du vin d'appellation (Champagne, Alsace, Aquitaine, Bourgogne, Beaujolais), d'autres notamment dans le Languedoc-Roussillon privilégient les vins à indication géographique protégée. Dans cette région, presque six exploitations viticoles sur dix produisent des IGP.
Une exploitation spécialisée en viticulture emploie en moyenne, travail saisonnier inclus, un peu moins de deux personnes à temps plein. C'est au-dessus de la moyenne de l'ensemble des exploitations agricoles.
Les salariés permanents, hors famille, fournissent 30 % du volume de travail total. Les saisonniers y contribuent pour 18 % (contre 11 % dans l'ensemble des exploitations agricoles). Le recours aux saisonniers est plus marqué en Champagne, Bourgogne, Beaujolais, Savoie et Jura où la vendange manuelle est plus fréquente, voire obligatoire.
A l'inverse, la part des salariés permanents est plus forte dans les bassins Corse, Languedoc-Roussillon, Aquitaine et Charentes.
Selon les derniers résultats du recensement agricole, les viticulteurs ont une moyenne d'âge de 52 ans, soit un an de plus que l'ensemble des agriculteurs. 20 % des viticulteurs ont moins de 40 ans. Ces « moins de 40 » sont plus présents en Champagne (24 %) et dans le bassin Bourgogne-Beaujolais (22 %). Ils sont, en revanche, moins nombreux en Corse (14 %), en Alsace (15 %) et dans le Sud-Ouest (16 %).
Parmi les chefs d'exploitation de plus de 50 ans, la majorité (60 %) ne sait pas qui prendra la succession ou pense que l'exploitation va disparaître. Un tiers déclare un successeur au sein de la famille. Les incertitudes sont plus fortes dans le Languedoc-Roussillon où 71 % des exploitants ne savent pas si la succession sera assurée, contre seulement 40 % en Champagne.
Le magazine « La Vigne » a consacré son numéro spécial de novembre à ce sujet de la transmission et son numéro de janvier abordera, en détail, région par région, les chiffres du dernier recensement.