L'Union européenne n'aura pas dans l'immédiat de législation sur la protection des sols, qui visait notamment à recenser tous les sites potentiellement contaminés, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne notamment ayant empêché l'adoption de ce texte.
Lors d'une réunion des ministres de l'Environnement des 27, ce sont paradoxalement les Etats les plus avancés dans ce domaine, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas et l'Autriche, qui ont formé une minorité de blocage au compromis de la présidence portugaise de l'UE.
«Je regrette tous ces efforts déployés en vain. C'est une occasion manquée», a déploré le ministre portugais Francisco Nunes Correia.
Bruxelles voulait initialement contraindre les Etats membres à recenser puis décontaminer en particulier les sites industriels qui ont été ou sont toujours classés «Seveso», les mines, les décharges, les anciens sites militaires, aéroports, ports, stations-service, activités de nettoyage à sec industriel...
Sur les 27 Etats membres, seuls 9 ont une législation sur la protection des sols, selon Bruxelles, et le besoin est fortement ressenti dans les nouveaux Etats membres, qui comptaient sur l'appui de l'Europe pour imposer une telle législation face à leurs agriculteurs et leurs industriels.
L'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas ont montré une opposition de principe, estimant que c'est à chaque Etat de prévoir sa législation.
Mais ces pays n'auraient pas pu former une minorité de blocage sans l'abstention de la France, qui a contesté la méthodologie employée sur l'évaluation et l'inventaire des sols pollués. «Ce texte nous aurait obligé à refaire un inventaire de tous nos sites plutôt que de mettre l'argent sur la dépollution», a expliqué la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.
Pour tenter de convaincre Paris, la présidence portugaise a proposé de donner une grande flexibilité aux Etats membres pour faire cet inventaire, quitte à vider le texte de sa valeur ajoutée, mais cela n'a pas suffi.
«Cela aurait été la facilité d'accepter ce texte. On n'est pas sur la position allemande, on veut une directive et on est déterminé à trouver un accord en 2008», a assuré Mme Kosciusko-Morizet.