L'industrie laitière a demandé mercredi la mise en place «dans les plus brefs délais» de la nouvelle commission d'examen des pratiques commerciales (CEPC) afin de lui faire part d'«abus» de la part de la grande distribution.
«Nous sommes en pleine bataille avec la grande distribution», alors que les tarifs de 2008 sont en cours de renégociation, comme le prévoit la loi sur la modernisation de l'économie (LME), a déclaré Olivier Picot, président de la commission de l'industrie et du commerce de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
M. Picot est également président de l'Association de la transformation laitière française (Atla), qui regroupe les industriels et les coopératives du secteur laitier.
«Nous ne pouvons pas tenir avec les prix pratiqués sur les yaourts et le camembert», a expliqué M. Picot, affirmant que l'augmentation du prix du lait de ces derniers mois n'avait pas été «complètement» répercutée. «Nous sommes déférencés, nos tarifs sont refusés», a affirmé le responsable.
«L'industrie laitière compte sur la mise en place dans les plus brefs délais de la CEPC (...) pour lui faire part d'un certain nombre d'abus et de comportements qui nous paraissent non conformes à l'esprit de la loi», a-t-il poursuivi.
Le nouveau président de la CEPC est le député (UMP) du Loiret Jean-Paul Charié, qui avait été rapporteur de la LME. Créée en 2001, la CEPC, composée notamment de producteurs, d'industriels et de distributeurs, a été modifiée dans le cadre de la LME avec pour mission de favoriser «les bonnes pratiques commerciales».
Adoptée cet été, la LME prévoit une plus grande liberté de négociation des prix entre les centrales d'achat des grandes surfaces et leurs fournisseurs, afin de développer la concurrence et faire baisser les prix pour les consommateurs.