L'Union européenne va mettre fin à ses dernières subventions à l'exportation pour le beurre et le fromage.
Sur proposition de la Commission, le comité de gestion des produits laitiers, qui regroupe des experts de Bruxelles et des Etats membres de l'UE, a décidé de réduire à zéro les restitutions à l’exportation pour le beurre et le fromage. Les subventions pour les poudres de lait avaient déjà été supprimées entre mi-2006 et début 2007.
Les prix élevés sur le marché mondial rendent désormais ces subventions inutiles, explique la Commission. De plus, la fin des subventions s'inscrit dans la logique de la réforme de la politique agricole commune, qui veut que l'agriculture européenne réponde désormais à une logique de marché.
Cependant, si les montants des restitutions sont réduits à zéro, et donc les subventions supprimées en pratique, la base juridique est conservée, ce qui permettrait théoriquement de les réactiver à l'avenir.
La décision formelle doit désormais être adoptée par le collège des commissaires européens «dans les jours qui viennent», a indiqué le porte-parole de la commissaire à l'agriculture. La décision politique de suppression définitive appartiendra aux ministres de l'Agriculture des 27, qui devraient en discuter lors du bilan de santé de la Pac en 2008 et peut-être la programmer pour la grande réforme prévue pour 2013.
Les restitutions à l'exportation pour les produits laitiers avaient été créées en 1968, alors que l’UE n’était pas compétitive sur le marché mondial. En 2005, elles avaient atteint un montant record de 1,14 milliard d'euros, alors que les prix mondiaux étaient déprimés. Ce mécanisme est régulièrement dénoncé par des ONG, comme une concurrence déloyale vis-à-vis des agriculteurs des pays pauvres.
La Commission a proposé à l'OMC de supprimer d'ici 2013 toutes ses subventions aux exportations de produits agricoles, si les autres pays, notamment les Etats-Unis, s'y engagent aussi. Celles sur le sucre, les fruits et légumes, et les produits laitiers sont déjà en voie de disparition. Resteront encore celles pour les céréales, le vin, les viandes bovines et porcines, les oeufs et les volailles et certains produits transformés, mais l'ensemble représente des montants peu importants, selon la Commission.