Les producteurs de lait ont poursuivi jeudi leur mobilisation en bloquant laiteries et camions dans l'attente de l'issue d'une réunion interprofessionnelle, à Paris, sur les prix du lait.
La mobilisation a été particulièrement forte dans la Sarthe, où une douzaine de camions des laiteries Bel, Lactalis, Sodiaal et CLE Bongrain ont été bloqués, alors qu'une opération escargot était organisée sur la rocade de Sablé-sur-Sarthe.
Dans le Maine-et-Loire, la quasi-totalité des camions laitiers ont été immobilisés par des éleveurs en colère, selon les syndicats FDSEA et JA.
En Normandie, les laiteries Lactalis de Domfront et Vimoutiers (Orne) ont été bloquées toute la journée, selon les gendarmes.
Dans la Seine-Maritime, une centaine de producteurs venus avec des tracteurs ont installé un barrage filtrant devant l'usine Danone de Ferrières-en-Bray, laissant passer les camions de collecte mais empêchant les sorties des produits finis.
Les départements bretons, ainsi que la Vendée et la Loire-Atlantique où ont eu lieu de nombreuses actions au cours des derniers jours avaient décidé de suspendre leur mouvement dans l'attente de la réunion de Paris.
De leur côté, les producteurs de l'Alsace et de la Lorraine ont mis fin jeudi aux blocages des laiteries entamés 24 heures auparavant, tandis que les professionnels franc-comtois prenaient la relève, selon des responsables syndicaux.
A Vesoul, les producteurs ont effectué une opération de vente à prix coûtant sur le marché. Dans le Doubs, les agriculteurs devaient se rendre au Géant Casino de Besançon et au Leclerc de Montbéliard (Doubs) pour une opération de «stickage» (pose d'une étiquette) sur des produits laitiers des grandes marques, avec par exemple la mention: «Cette entreprise paye mal ses producteurs». Les agriculteurs devaient aussi poser des chrysanthèmes devant les rayons de produits laitiers pour signifier la mort de la filière.
Dans le Midi-Pyrénées, les actions revendicatives ont conduit à la fermeture temporaire des rayons de produits laitiers de plusieurs grandes surfaces de la Haute-Garonne, de l'Aveyron, du Lot, de l'Ariège, du Gers et des Hautes-Pyrénées.
Dans la Haute-Garonne, une cinquantaine de producteurs ont «fermé» les rayons laitiers du supermarché Leclerc de Saint-Gaudens dans l'après-midi, a indiqué Jean Doumeng, président départemental des producteurs de lait.
Les producteurs s'opposent à la demande des transformateurs de lait qui réclament une baisse des prix de 40 à 70 euros pour 1.000 litres (soit de -12% à -20%) pour le quatrième trimestre de 2008, et une nouvelle diminution de 100 à 120 euros pour le premier trimestre de 2009.
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