Pour la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), le doute n'est pas permis. L'engagement pris le 24 juillet dernier par les acteurs de la filière réunis par le ministre doit permettre une revalorisation du prix du lait à la production de 30 à 40 €/1.000 l. André Bonnard, son secrétaire général, l'a martelé le mercredi 2 septembre à Paris lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat.
« Que les entreprises gagnent de l'argent ne pose pas de problème, insiste-t-il. Mais qu'ils considèrent les éleveurs comme des apporteurs de matière première avec, pour objectif, de la payer le moins cher possible, alors là, oui, il y a un problème. Nous avons des producteurs compétitifs, et des industriels qui ne le sont pas. En 2014, avec un prix du lait parmi les plus bas en Europe, nous avons des entreprises qui ont eu du mal à faire du résultat. »
« Casino ne joue pas le jeu »
Ce qui énerve le plus le syndicaliste, c'est la façon dont les industriels traduisent, dans les chiffres, l'engagement du 24 juillet dernier. « Ils en oublient la moitié, assure-t-il. Depuis le début de l'année, ils encaissent 340 €/1.000 l et paient le lait 300 à 310 €/1.000 l. Il est où l'esprit de filière ? Tout ce qui leur permet de passer des hausses, les industriels prennent, mais pour le retour aux producteurs, ils oublient. »
Lassée des arguments des transformateurs, notamment ceux de Savencia, Lactalis et Laïta, la FNPL a demandé au ministre de mobiliser le médiateur « pour voir s'ils respectent ou non l'engagement du 24 juillet, détaille Thierry Roquefeuil, le président de la FNPL. Du côté des grandes surfaces, l'engagement est plutôt tenu. Casino ne joue toujours pas le jeu. Nous le suivons de près et ne le laisserons pas détruire ce qui commence à aller dans le bon sens. »