Près de 2.000 personnes ont manifesté vendredi dans les rues de Roquefort-sur-Soulzon, dans l'Aveyron, pour protester contre la baisse du prix du lait de brebis voulue par les transformateurs.
Depuis lundi, les éleveurs de brebis de Roquefort bloquent deux laiteries du groupe Lactalis et les plates-formes d'expédition pour empêcher les livraisons.
Arguant des mauvaises ventes de fromages à haute valeur ajoutée (roquefort, fromage pour salade...), les industriels, qui paient traditionnellement à l'automne le solde de la campagne de collecte de lait aux éleveurs, envisagent une baisse de 4,2% de l'enveloppe globale.
Le Syndicat des producteurs de lait de brebis (SPLB, affilié à la Confédération paysanne) a qualifié d'«insulte» la proposition de prix des industriels, -5% puis -4%.
«Nous exigeons le même tarif qu'en 2008. Les industriels n'ont pas fait de nouvelles propositions. Le mouvement s'inscrit dans la durée, nous maintenons les blocages, nous sommes déterminés», a déclaré le porte-parole du SPLB, Laurent Reversat.
«Cela a été longtemps un oasis, le lait de brebis à Roquefort, mais les exploitations vont très mal actuellement. On ne peut pas continuer comme ça», souligne Laurent Reversat, qui se félicite de l'unité syndicale avec la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs (JA) et la Coordination rurale.
Dans le cortège, plusieurs élus de la région et quelques salariés de l'industrie se sont joints aux éleveurs qui réclament, sur leurs banderoles, la tête de Thierry Zurcher, directeur général de la Société des caves de Roquefort et président de la Confédération générale de Roquefort, l'organisme interprofessionnel au sein duquel sont négociés les prix. La zone d'appellation roquefort compte au total dix laiteries.
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