Des manifestations d'agriculteurs ont eu lieu mercredi dans l'Hérault, le Nord, en Bretagne et en Midi-Pyrénées pour dénoncer les hausses des charges de carburant. D'autres sont prévues jeudi en Bourgogne. Les revendications portent principalement sur un allègement des taxes sur le fioul et la création d'un carburant professionnel.
Dans l'Hérault, une centaine d'agriculteurs ont bloqué l'entrée au dépôt pétrolier de Frontignan, près de Sète, avec des palettes et des pneus auxquels ils avaient mis le feu. Vers 17 heures, ils ont déplacé leur barrage sur la route principale d'accès au complexe de 2 ou 3 km vers l'entrée de Sète pour rejoindre une trentaine de pêcheurs à un carrefour. Ils ont allumé un feu de barrières en plastique, palettes et pneus.
Dans le Midi-Pyrénnées, 300 agriculteurs ont bloqué la raffinerie Total de Lespinasse (31) à l'appel des JA (Jeunes Agriculteurs). En plus d'un carburant professionnel détaxé, ils demandent une fiscalité incitative pour favoriser l'autonomie énergétique des exploitations.
Dans le Nord,une centaine d'agriculteurs réunis à l'appel des JA ont manifesté dans les rues de Lille jusqu'à la préfecture, certains tirant un tracteur avec une corde. «C'est un ras le bol général et ferme, destiné à dénoncer la hausse des charges dans l'agriculture», a déclaré Ghislain Mascaux, président des JA du Nord. Selon lui, le manque à gagner dû à la hausse du gazole depuis un an est d'environ 15.000 euros par exploitation. Les manifestants réclament un carburant professionnel. Une autre manifestation a eu lieu à Arras.
En Bretagne, une quarantaine d'agriculteurs procédaient mercredi à un barrage filtrant sur la RN 12 près de Landerneau (Finistère), tandis qu'une opération "escargot" se mettait en place dans les Côtes-d'Armor.
En Bourgogne, la FDSEA 21 a appelé au blocage jeudi des dépôts pétroliers de Longvic et de la Colombière. «Les charges montent et les prix baissent», dénonce le syndicat dans un communiqué et réclame un carburant professionnel à 0,40 €/l, un allègement de certaines charges fiscales, et un crédit d'impôt pour compenser les hausses de charges successives.
Mercredi soir, la FNSEA a indiqué dans un communiqué qu'«alors que la situation de certains marchés permettaient d’entrevoir une remise à niveau des résultats des exploitations agricoles, la flambée des coûts de l’énergie et ses conséquences sur les prix des engrais, des plastiques, des transports… viennent remettre en cause ces embellies».
Aussi la FNSEA et les JA demandent-ils «une nouvelle fois qu’une prise en charge de la fiscalité sur les énergies puisse être mise en place pour alléger immédiatement les factures de gazole, de fioul lourd et de gaz, particulièrement pénalisantes pour les serristes, horticulteurs et de nombreux secteurs de l’élevage».
Les deux syndicats demandent également au ministre de l’Agriculture de «réunir dans les meilleurs délais une conférence visant à mettre en place des groupes de travail pour dégager des solutions innovantes qui permettront aux divers secteurs de production d’investir pour faire évoluer leurs consommations énergétiques et leurs conditions de production».