La grande distribution a respecté ses engagements sur le prix de la viande mais cet argent ne va « pas dans la poche des éleveurs », a déploré lundi le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, Jacques Creyssel.
« Je crois que l'élevage est dans une crise forte [...] et on partage cette détresse », a déclaré M. Creyssel sur Itélé, commentant les images d'éleveurs en colère qui ont bloqué lundi matin les accès au périphérique de Caen pour protester contre la faiblesse des prix de leurs productions.
« Nous avons accepté d'augmenter les prix d'achat de manière importante. [...] La seule chose, c'est que visiblement cet argent ne va pas dans la poche des éleveurs », a-t-il ajouté.
Une réunion de la filière – éleveurs, industriels abatteurs/transformateurs et distributeurs – s'était conclue le 17 juin sur l'engagement à revaloriser les prix d'achat de la viande bovine de 5 centimes par semaine. Mais selon le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à peine 7 centimes ont été gagnés en un mois.
Le rôle des intermédiaires « industriels, abatteurs, transformateurs »
« Nous avons augmenté comme prévu les prix de 5 centimes chaque semaine, simplement visiblement ça ne redescend pas. Pourquoi ça ne redescend pas ? C'est l'opération de transparence que nous réclamons aujourd'hui, il faut que ce que nous avons fait se répercute sur les éleveurs », a déclaré M. Creyssel, soulignant le rôle des intermédiaires « industriels, abatteurs, transformateurs ».
Selon lui, la grande distribution réalise « une marge négative de 1,5 % sur la viande fraiche » et « 99 % de la viande » vendue en supermarchés et hypermarchés est d'origine française. « Si c'était le cas dans les cantines et dans la restauration ça marcherait mieux », a-t-il estimé.
Les agriculteurs, qui protestent dans toute la France depuis plusieurs semaines et ont encore mené des actions samedi en Bretagne, estiment que les trop faibles prix de la viande (porc et bœuf) ne leur permettent pas de couvrir leurs coûts de production.