Après une bonne année en termes de revenu agricole, notamment pour les céréaliers, plus de la moitié des agriculteurs (52%) estiment pourtant ne plus pouvoir tirer profit du prix élevé de leur production, selon un sondage réalisé par BVA publié dans Agrodistribution de septembre. En effet, 39% d'entre eux pensent en bénéficier assez peu et 13%, pas du tout.
Ce sentiment quelque peu pessimiste est sans doute né de l'effritement des cours intervenu ces derniers mois. En effet, le blé tendre rendu Rouen a oscillé tout l'été entre 180 et 200 €/t. On est loin des 280 €/t atteints en septembre 2007 ou en mars 2008. Mais les niveaux de prix restent toutefois raisonnables.
41% des agriculteurs continuent d'ailleurs à penser bénéficier encore (suffisamment, voire beaucoup) du prix élevé des matières premières agricoles et ceci, quelle que soit l'activité principale exercée dans leur exploitation. Ainsi, même s'ils se retrouvent écrasés par la flambée des charges, deux éleveurs sur cinq pensent relativement bien valoriser lait et viande.
Parmi les producteurs de céréales, ce sont ceux leur consacrant une surface inférieure à 10 ha et ceux possédant plus de 50 ha qui comptent tirer le mieux leur épingle du jeu (respectivement 47 et 45%).
Les jeunes se montrent bien plus optimistes que leurs aînés. Ainsi, 62% des moins de 35 ans se montrent très ou assez optimistes sur leur capacité à valoriser convenablement leurs productions, contre 45% chez les 35 à 44 ans, et seulement 32% chez les plus de 55 ans.
Sur le plan régional, les agriculteurs du Nord restent les seuls à estimer majoritairement pouvoir bénéficier des prix élevés des matières premières (48%). Ceux de la région Sud sont bien plus pessimistes: 64% d'entre eux ne pensent plus retirer grand-chose de la cote de leurs produits sur le marché.