Le Premier ministre, Manuel Valls, a demandé le 20 octobre 2014 à la grande distribution de jouer le jeu du « patriotisme alimentaire » et a prévenu les entreprises du secteur qu'il sanctionnera « les pratiques commerciales abusives ».
« Nous ferons sanctionner les pratiques commerciales abusives »
« Le gouvernement est décidé à appliquer toutes les dispositions de la nouvelle loi sur la consommation, la loi Hamon. Les décrets d'application viennent d'être publiés. Et nous ferons sanctionner les pratiques commerciales abusives », a promis le Premier ministre lors d'une visite au Salon international de l'alimentation (Sial) qui se tient jusqu'à jeudi à Villepinte.
« A l'heure où des mouvements de concentration s'opèrent dans la grande distribution, [...] j'ai demandé au ministre de l'Economie de s'assurer de l'application du droit de la concurrence » car « les règles encadrant les regroupements d'entreprises doivent être équitables entre les différents maillons de la filière », a-t-il par ailleurs expliqué.
Et « il faut aussi que la grande distribution joue le jeu du ''patriotisme alimentaire'' en mettant davantage en avant nos produits dans les magasins », a insisté Manuel Valls après avoir déambulé plus d'une heure dans les allées du « Mondial de l'alimentation ».
Un discours qui sonne comme un rappel à l'ordre alors que jeudi, les ministres de l'Économie, Emmanuel Macron, et de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, recevront agriculteurs, industriels et distributeurs pour mettre à nouveau sur la table le sujet de la guerre des prix dans les supermarchés et du spectre de la déflation.
La guerre des prix, « c'est l'enfer »
La guerre des prix, « c'est l'enfer », « je le vis depuis un an » et « il faut qu'on sorte par le haut », a martelé Jean-Philippe Girard, président de l'Association des industries alimentaires (Ania). Un message similaire a été adressé au Premier ministre lors de son passage sur le stand de Paysan Breton.
Distributeurs et fournisseurs viennent d'entamer leurs négociations commerciales annuelles pour fixer les tarifs des produits de grande consommation pour l'année à venir. Celles-ci doivent durer jusqu'à la fin de février.
Samedi, le gouvernement a publié un décret sur ce sujet permettant un retour à la table des négociations entre la grande distribution et les producteurs agroalimentaires, en cas de forte variation des prix agricoles.
Plusieurs distributeurs français – Système U et Auchan d'une part et Casino et Intermarché d'autre part – viennent de conclure des alliances pour renforcer leur poids dans les discussions avec leurs fournisseurs, ce qui fait craindre à ces derniers un nouveau durcissement de ton.