Un millier de manifestants ont défilé le vendredi 23 août 2013 à Langogne (Lozère) contre le loup. « Nous ne voulons pas que le prédateur s'installe dans nos régions », insiste Julien Tuffery, président des Jeunes Agriculteurs de la Lozère, organisateur de la manifestation avec les FDSEA de la Lozère et de l'Ardèche.
A ses côtés, en tête de défilé, une trentaine d'élus locaux sont venus apporter leur soutien aux éleveurs. « Le loup est incompatible avec l'élevage, a appuyé Sophie Pantel, élue au conseil régional en charge de l'élevage et de la ruralité. C'est la remise en cause de l'activité économique de nos territoires. » Une dizaine d'agriculteurs des Alpes-Maritimes avaient également fait le déplacement avec Michel Dessus, le président de la chambre d'agriculture. « Nous payons tous ! », a-t-il lancé à la foule, rappelant que l'Etat a dépensé 12 millions d'euros l'année dernière. En 2012, le prédateur a fait plus de 2.400 victimes dans les Alpes-Maritimes, soit 6 % du cheptel de brebis du département.
Michèle Baudoin, de la Fédération nationale ovine (FNO), a aussi insisté sur la situation de détresse dans laquelle se trouvent actuellement les éleveurs et a lancé un ultimatum au gouvernement. « D'ici trois semaines à un mois, il faut que les 24 loups soient éliminés du territoire français. Nous avons travaillé au Groupe national loup pour fixer le nouveau plan. Il comporte de très grandes avancées. Mais maintenant, il faut que les pouvoirs publics le mettent en application. Nous avons déjà claqué la porte du Groupe national et nous sommes prêts à recommencer. Il faut que les préfets aient le courage de mettre la loi en application. »
Jean-Paul Pourquier, président du conseil général de la Lozère, a souligné qu'une partie du département venait d'être classée au patrimoine mondial de l'Unesco grâce à l'agropastoralisme. « C'est l'activité humaine qui a participé à la construction de ce paysage, a-t-il indiqué. Comment voulez-vous conserver cet agropastoralisme dans ces conditions ? Il faut agir. J'ai saisi le préfet à plusieurs reprises. Les éleveurs attendent des décisions concrètes efficaces. Nous sommes tous d'accord pour dire que la présence du loup est incompatible avec l'élevage. Il est nuisible à l'élevage. Il faut que les pouvoirs publics aient le courage de le classer nuisible dans les zones d'élevage. Il faut que le gouvernement prenne conscience des enjeux et classe l'espèce comme nuisible. » Une idée partagée par les chasseurs. Des représentants des Fédérations de la Lozère et de l'Ardèche avaient pris part au défilé. « Nous voulons apporter notre soutien aux éleveurs dont le travail se complique fortement », explique André Thérond, président de la Fédération des chasseurs de la Lozère.
La manifestation s'est achevée par un lâcher de ballons de faux chèques. « Ils représentent les 12 millions dépensés par l'Etat, indique Julien Tuffery. Nous voulons aujourd'hui que l'Etat, qui a accompagné l'arrivée du loup, règle le problème, signalant que beaucoup d'agriculteurs sont mixtes en Lozère. Ils pourraient bien abandonner rapidement la production ovine et ne garder que les bovins. »