Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a confirmé mardi le principe d'un rendez-vous avec le commissaire européen chargé du secteur mais a nié avoir jamais promis le retour des subventions à l'exportation des volailles bretonnes.
« Il y a un communiqué du porte-parole du commissaire (à l'Agriculture) Dacian Ciolos qui précise qu'il est prêt à discuter d'un certain nombre de sujets dont des aides possibles à l'investissement ou même d'avance de trésorerie. Mais jamais je n'ai dit, oui on va remettre les restitutions », a précisé M. Le Foll sur Public Sénat.
Interrogé lors de l'émission La Preuve par 3, organisée conjointement par Public Sénat et l'AFP, le ministre a fait état des nombreuses démarches effectuées, en vain, pour obtenir le maintien de ces subventions à l'exportation supprimées en juillet dernier. « Je n'ai pu obtenir le maintien même un mois de plus, c'est qu'il y a une raison », a-t-il insisté en rappelant que seule la France bénéficiait de ces subventions d'un montant de 60 millions d'euros, dont la suppression avait été annoncée dès 2005 et confirmée en 2008.
« Je constate aujourd'hui, alors que tout le monde savait que ces restitutions allaient disparaître, que personne n'a tenu compte du fait qu'on allait finir par ne plus [les] avoir » a-t-il poursuivi. « Jusqu'à présent, qu'est-ce qui a été fait par les industriels ? Rien », a-t-il martelé.
Mardi, les salariés de l'entreprise menacée Tilly-Sabco, dans le Finistère, ont occupé la sous-préfecture de Morlaix avant de quitter les lieux quand leur PDG les a assurés que le ministre demandait rendez-vous à Bruxelles pour défendre les aides européennes. En raison de leur suppression, le PDG de Tilly-Sabco, Daniel Sauvaget, a annoncé qu'il cesserait en janvier de produire du poulet destiné à l'exportation, soit 90 % de son chiffre d'affaires, qui occupe 300 de ses 400 salariés.
« La discussion d'hier avec le PDG était de savoir si j'acceptais de conduire une délégation à Bruxelles », a précisé M. Le Foll. « Je ne me voyais pas, moi, refuser cette possibilité, donc j'ai accepté. » Mais, a-t-il insisté, « l'objectif est de discuter et le commissaire donnera les raisons pour lesquelles il a pris cette décision ».
« Je rappelle que, quand je suis arrivé, toutes les subventions à l'exportation avaient été supprimées entre avril 2012 et décembre 2012 : seules les restitutions à l'exportation des volailles avaient été maintenues pour un an, de l'été 2012 à l'été 2013, à ma demande. Je me suis battu car je savais les difficultés de cette filière », a détaillé le ministre, rappelant qu'à son « arrivée en mai 2012 [le groupe] Doux était déjà en redressement judiciaire ». Le ministre a réaffirmé son « projet de maintenir une filière exportatrice sur le grand Moyen-Orient [qui] existe depuis 40 ans ». Aujourd'hui, « ce n'est pas la fin d'un modèle mais son évolution. Les salariés, les éleveurs, tout le monde est dans le doute », a-t-il jugé.
il s'est battu....
mercredi 06 novembre 2013 - 12h26
....comme tous les autres avant lui, et pendant ce temps le nombre de fonctionnaires autour de l'agriculture augmente, et le nombre d'agriculteurs et de salariés de l'agroalimentaire baisse. Chercher l'erreur