Selon un rapport de la Commission européenne, publié le 8 janvier, «de nombreux éléments montrent que l'interdiction de l'utilisation de cages en batterie conventionnelles pour les poules pondeuses pourrait considérablement améliorer la santé et le bien-être de ces animaux».
Leur interdiction dans l'Union européenne (UE), qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2012, est donc confirmée.
A partir du 1er janvier 2012, «les poules pondeuses ne pourront être élevées que dans des cages aménagées ou selon d'autres systèmes, comme l'élevage au sol ou en liberté, précise la Commission. Dans une cage aménagée, les poules doivent disposer de 750 cm2 au moins par poule, d'un nid, d'une litière, d'un perchoir et d'un dispositif pour le raccourcissement des griffes».
Le rapport préconise des campagnes de sensibilisation auprès des éleveurs.
Selon plusieurs études scientifiques et socioéconomiques, les avantages de l'utilisation de cages aménagées, ou l'élevage au sol ou en liberté, sont «évidents». L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) indiquait en 2004 que «l'utilisation de cages non aménagées augmente le risque de maladies, de fractures, de picage, de problèmes comportementaux et de mortalité». Le projet européen de recherche LayWel confirme «de sérieux problèmes du point de vue du bien-être des animaux».
Le rapport examine également les implications économiques. Il conclut que le coût du passage aux cages aménagées pourrait être inférieur à 1 centime par œuf. Les normes plus strictes en matière de bien-être peuvent constituer un «argument de vente précieux» pour les éleveurs.
«Il est très difficile pour les exploitants européens de concurrencer leurs homologues de certains pays tiers sur la seule base des coûts de production, argumente la Commission. Mais ils peuvent bénéficier d'un avantage concurrentiel en appliquant des normes plus strictes au bien-être des animaux et en fournissant des produits de qualité».
En effet, il existe «clairement» un marché en pleine expansion pour les produits respectueux du bien-être des animaux. «De récentes enquêtes d'Eurobaromètre sur l'attitude des consommateurs révèlent que la majorité des personnes interrogées est prête à payer plus pour des œufs issus de systèmes de production qui tiennent compte du bien-être des animaux», précise Bruxelles. La consommation d'œufs de table provenant de poules non élevées en cage augmente dans de nombreux Etats membres (UE-15).