La filière de la nutrition animale bretonne a dénoncé jeudi le blocage des ports de commerce bretons par le syndicat des dockers et grutiers. A travers le « Collectif pour la libération des ports de commerce bretons », elle appelle à la « responsabilité partagée » et réclame au gouvernement un état d’urgence dans ces ports, afin de sortir de la crise.
Selon ce collectif, né de l’union des fabricants d’aliments bretons, des importateurs de la nutrition animale, et des manutentionnaires des ports de commerce bretons, cette situation de blocage « paralyse de façon régulière depuis octobre 2009 » les ports de Brest, Lorient, Saint-Nazaire et Saint-Malo.
Elle met « en péril l’activité économique de la région et entraîne la filière agricole et agroalimentaire à l’asphyxie » : 210 jours de blocage à ce jour, indique la filière de la nutrition animale bretonne, ses pertes atteignant les 52 millions d'euros, selon ses estimations.
« Face à la concurrence internationale, l’agriculture bretonne ne peut plus supporter un tel préjudice », s'indigne le collectif dans un communiqué.
C'est « un bilan très lourd pour une filière qui n’a d’autres solutions que de répercuter les coûts sur tous les maillons de la chaîne », estime le collectif. C'est « une situation catastrophique pour un secteur déjà durement touché par une crise économique sans précédent (...) et qui met en péril les emplois, les entreprises et les exploitations agricoles », dénonce-t-il.
Le collectif appelle les pouvoirs publics « à prendre leurs responsabilités » et demande au Premier ministre François Fillon de décréter l’état d’urgence des quatre ports de commerce bretons, et de « réquisitionner des moyens humains et matériels nécessaires à leur bon fonctionnement ».
Le collectif demande à la FNPD-CGT que « soit respecté le droit de chacun à pouvoir travailler ». La filière de la nutrition animale bretonne menace de systématiquement déposer des plaintes dès lors que les grutiers et les dockers « ne respecteront pas les personnes et les installations ».