Alors que la production française de charcuterie régresse (- 1,4 % en 2013), la part des produits d'importation augmente. Ces derniers représentent désormais près de 15 % des volumes consommés sur le territoire national, soit 1,5 point de plus qu'en 2009.
« C'est un sujet de préoccupation, notamment du fait de l'arrivée de produits plutôt économiques d'Allemagne et de Pologne », a lancé Robert Volut, président de la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viandes (Fict), mardi 17 juin lors du bilan annuel du secteur. S'ajoute à cela le recul de 5 % du volume des exportations.
Cela a des conséquences sur la santé financières des entreprises. « De très nombreuses entreprises sont encore dans une situation très problématique, constate Robert Volut. En trois ans, ce sont 1.800 emplois français qui ont été détruits. C'est le signe évident du mal-être de notre industrie. » Le peu de résultat dégagé par les entreprises (0,3 % du chiffre d'affaires en 2012) constitue, selon lui, le principal frein au développement à l'international des charcutiers français.
Sur le marché intérieur, Robert Volut accuse la grande distribution de placer les producteurs dans une « position extrêmement défavorable » lors des négociations. Et de compter sur la publication d'un décret permettant de renégocier un contrat lors d'une grande fluctuation des prix des viandes. « En 10 ans, alors que le coût de la viande porc a augmenté de 28 %, le prix de vente à la distribution a progressé de 7 % et aux consommateurs de 14 % », déplore-t-il.
Restent quelques points positifs : les Français délaissent les produits économiques et de hard discount. « Dans un contexte où la consommation alimentaire baisse, nous arrivons à peu près à tirer notre épingle du jeu », se félicite Robert Volut. La charcuterie continue à être très appréciée par les Français. » La consommation à domicile de charcuterie a ainsi progressé de 1,2 % en 2013, et cette tendance persiste sur le début de l'année 2014. En revanche, la consommation en restauration collective recule de 4,7 %. « Trop de collectivités ont limité, voire supprimé, la charcuterie de leurs menus. »